Chantal Ladesou incarne une matriarche dans Comment tuer sa mère (en salles depuis le 13 juin). "Ça me plaît bien de jouer des femmes un peu désagréables, parce que ce sont des personnages à tiroirs, des montagnes russes", nous a confié avec malice l'actrice et humoriste, qui excelle dans ce registre cash. Selon Chantal Ladesou, "elle n'en a plus rien à foutre de ses enfants, c'est ce qu'elle dit parce qu'elle les aime au fond, mais elle veut vivre sa vie". "C'est un peu l'éloge de l'âge, de ces femmes qui ont élevé des enfants et arrivent au moment où elle peuvent vivre des choses qu'elles n'ont pas eu le temps de vivre", croit-elle savoir.
Pour la truculente comédienne de 70 ans, Comment tuer sa mère, bien qu'adapté d'une pièce, est un exercice original. "C'est un huis clos moins 'Chantal Ladesou qui part dans tous les sens' comme on a l'habitude de me voir dans les spectacles où j'ai une liberté totale. Là, c'était cadré", assure l'intéressée qui s'est également essayée à un exercice qu'elle n'a pour habitude de faire sur scène : les cascades. "J'ai voulu les faire moi-même, assistée par de merveilleux cascadeurs. Mais je tenais à faire pas mal de trucs moi-même. Je trouvais ça marrant, il y a de l'adrénaline... c'est un défi que je me suis lancé", nous assure la "Tom Cruise française".
Alors qu'on la voit souvent acariâtre à l'écran, Chantal Ladesou se dit "maman plutôt cool mais inquiète, mère-poule, et pas désagréable – en tout cas pas autant que dans le film". Dans la vraie vie, elle est la mère de Julian – qui est marié à Pauline Lefèvre depuis 2013 – et de Clémence Ansault, deux enfants qu'elle a eus avec son mari de longue date, Michel. Son premier fils, Alix, est décédé à 21 ans dans un accident de voiture.
Humoriste reconnue et appréciée pour sa célèbre et inimitable gouaille, Chantal Ladesou avait débuté dans les années 70, avant de connaître ses premiers succès la décennie suivante avec l'émission La Classe, puis bien sûr avec ses one-woman shows et notamment son fameux J'ai l'impression que je vous plais... Vraiment !. "Je trouve ça même facile", dit-elle lorsqu'on lui demande si cela a été difficile pour elle d'être dans le monde de l'humour, avec quelques rares femmes comme Charlotte de Turckheim. "J'ai un humour masculin, j'y vais franco, cash. Je crois que la femme humoriste vit très bien, elle a sa place. Et de plus en plus", conclut-elle.