Mais que s'est-il passé au Haut-Vernet ce fameux samedi 8 juillet 2023, jour de la disparition du petit Emile ? L'enquête suit son cours mais aucune piste ne semble être, pour l'heure, privilégiée. A la fin du mois de janvier 2024, le procureur d'Aix-en-Provence, qui est en charge de l'affaire, a accepté d'évoquer cet épineux dossier sur BFMTV. Se voulant rassurant, il a expliqué que l'enquête ne "piétinait pas".
"Nous sommes dans le temps long des analyses techniques. Le dossier est vivant, il est très vivant", a-t-il assuré. "On est peut-être passés à côté. On peut avoir mal cherché. Mon inquiétude est qu'on n'arrive pas à faire aboutir ce dossier. Ce serait une faute morale de ne pas garder espoir." On savait que cette enquête nécessitait des équipes entières mobilisées pendant des heures. Des militaires avaient notamment commencé à éplucher le contenu de 1600 téléphones portables qui ont borné au Haut-Vernet le 8 juillet. Ils avaient également pour mission de contrôler 50 000 photos prises par les caméras des péages des environs.
Selon le spécialiste en criminologie Alain Bauer, les déclarations du procureur d'Aix-en-Provence auraient eu pour but premier de "rassurer après des semaines et des semaines, des mois de rien". Ses propos laisseraient entendre plusieurs choses. "Dans le 'ne piétine pas' de l'enquête, il y a aussi des éléments secondaires qui sont : 'On n'a peut-être pas fini d'exploiter des dizaines de milliers d'heures de vidéo surveillance'. Il y a aussi des événements. Récemment, un jeune garçon qui avait disparu a été retrouvé parce qu'on avait, effectivement, mal cherché dans des buissons extrêmement touffus. Et la sécheresse a aidé à découvrir les restes de ce jeune homme", assure-t-il.
On sait, effectivement, que la hausse des températures, due au changement de saison, pourrait bien modifier les paysages et apporter de nouveaux points de vue aux enquêteurs. "De dire ça, c'est aussi une indication", ajoute Alain Bauer. "On recommence, on retamise tout. D'un côté dans ce qu'on a peut-être mal fait. Et de l'autre, dans ce que l'on n'a pas fini de faire'". L'espoir d'une réponse serait, donc, encore permis pour les proches du petit Emile même si l'attente s'annonce encore très longue...