Dominique Strauss-Kahn: Entre le Carlton et le Sofitel, pas le temps de souffler

Dominique Strauss-Kahn a quitté libre mercredi 22 février au soir la caserne de Lille. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international était entendu, sous le régime de la garde à vue, pour "complicité de proxénétisme aggravé en bande organisée" et "recel d'abus de biens sociaux" dans l'affaire du Carlton. Il est convoqué le 28 mars devant les trois juges d'instruction chargés de l'affaire pour une très possible mise en examen. Ce mois de mars s'annonce compliqué pour DSK au moment où l'affaire du Sofitel refait surface...

L'époux d'Anne Sinclair a quitté en trombe la caserne de gendarmerie, vers 18h30 hier soir, à bord d'une Peugeot 607. Escorté de deux motards, son chauffeur a "coupé la circulation du boulevard Louis-XIV pour remonter un couloir de bus avant de rejoindre l'échangeur menant à l'autoroute du Nord".

Restée silencieuse depuis le début de sa garde à vue, Me Frédérique Beaulieu a déclaré que DSK est "parfaitement satisfait d'avoir été entendu dans des conditions de grande sérénité." L'ancien ministre réclamait cette audition depuis octobre. Selon son avocate, il a répondu "enfin comme il le souhaitait" aux questions des enquêteurs de façon "parfaitement tranquille". Selon une source proche du dossier, que cite Le Parisien, DSK faisait cependant reformuler toutes les questions qui lui étaient posées et donnait parfois l'impression de réciter une leçon bien apprise. "Il s'est complètement expliqué sur l'ensemble des faits pour lesquels il a été interrogé", déclare l'avocate, qui précise enfin que si "les choses se sont parfaitement bien déroulées", son client était "fatigué" : "C'est normal après deux jours de garde à vue."

Cette épreuve de la garde à vue à peine terminée, et avant de savoir s'il sera mis en examen ou non, Dominique Strauss-Kahn doit se replonger dans le dossier qui faisait scandale cet été : celui du Sofitel. Si les poursuites ont été abandonnées au pénal, n'oublions pas que la victime présumée Nafissatou Diallo a porté plainte au civil dans un tribunal de Brooklyn. Le 15 mars à 14h (20h en France), sept mois après le début de l'affaire, se tiendra la première audition dans la procédure. Le tribunal a annoncé, selon l'AFP, que l'audience porterait sur "les motions" déposées dans le cadre de la procédure, notamment celles de la défense : les avocats de DSK ont demandé le 26 septembre le classement de l'affaire au nom de l'immunité diplomatique dont aurait bénéficié à ce moment Dominique Strauss-Kahn.

Pour l'instant, rien n'a filtré des intentions de Dominique Strauss-Kahn concernant cette audience new-yorkaise. Pas sûr que l'ancien ministre profite d'un micro tendu pour éclaircir cette question : dans le compte rendu d'une écoute téléphonique du 4 octobre 2011, que Le Monde publie ce jeudi 23 février, DSK déclare à François Pupponi, son successeur à la mairie de Sarcelles, que les journalistes sont "vraiment des pourris, tous". Pupponi était sous écoute dans le cadre d'une enquête sur les cercles de jeux Wagram. La directrice éditoriale du Huffington Post, qui est aussi l'épouse de DSK, Anne Sinclair appréciera la gentillesse...