Edouard Philippe pourrait bien se présenter aux prochaines élections présidentielles, pour succéder à Emmanuel Macron à la fin de son deuxième mandat en 2027. Mais voilà une histoire qui pourrait entacher son image. Selon les informations de l'AFP, l'ancien premier ministre et maire du Havre est visé par une plainte pour "favoritisme, en lien avec une association chargée de l'animation de la Cité numérique de la ville". La plainte qui vise l'homme politique transformé a été déposée le jeudi 14 septembre 2023 "pour favoritisme, prise illégale d'intérêts, concussion et détournement de biens et harcèlement moral", indique Me Christelle Mazza, avocate de l'ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole.
Le parquet national financier a confirmé avoir reçu cette plainte. L'adjointe au maire chargée de l'innovation et du numérique, Stéphanie de Bazelaire, et la directrice générale des services de la communauté urbaine, Claire-Sophie Tasias, sont également visées. La communauté urbaine du Havre a pourtant assuré à l'AFP, dans une déclaration officielle, que ces trois élus "n'étaient pas informés" de cette plainte. "Si cette procédure était avérée, ils seraient évidemment et en toute sérénité à la disposition du Parquet National Financier pour faire valoir leur bon droit", précise-t-on sans plus de commentaire.
L'affaire remonte au mois de juillet 2020. Edouard Philippe, président de la communauté urbaine, a signé une convention d'objectifs pluriannuelle pour l'exploitation et l'animation de la Cité numérique du Havre avec Mme de Bazelaire. Cette dernière est présidente bénévole de l'association LH French Tech mais aussi la conseillère communautaire d'Edouard Philippe, ce qui représente un conflit d'intérêt. De plus, LH French Tech, qui devait empocher 2,154 millions d'euros, était la seule association candidate, comme le précise le journal Le Monde. C'est l'ancienne directrice générale adjointe de la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole qui a donné l'alerte. Elle assure, suite à ça, avoir été écartée et harcelée moralement, son contrat de trois ans n'ayant pas été renouvelé.
Edouard Philippe, Stéphanie de Bazelaire et Claire-Sophie Tasias restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.