Après les shows charmeur des Brigitte et enflammé de Christine and the Queens, le FNAC Live 2015 s'est poursuivi par une soirée électrique menée tambour battant par The Shoes et Etienne de Crécy, avant de clôturer sur son quatrième soir avec Izïa furieusement sexy et Mika déchaîné sous une pluie battante.
Vendredi, la fin de semaine a donné lieu à une programmation taillée pour l'occasion. Bien entamé avec le fantasque dandy anglais Baxter Dury sous un soleil de plomb, ce troisième jour sur le parvis de l'Hôtel de Ville a vu Dominique A séduire, avant qu'au soleil couchant, The Shoes ne viennent tâter le dance-floor potentiel se trouvant devant eux. Livrant un set électro-rock bien fun, les Rémois ont fait danser le public parisien à l'instar de leur implacable Time to Dance, avant qu'Etienne de Crécy et son Super Discount, troisième du nom, ne transforme les pavés parisiens en une piste de dance digne de n'importe quel nightclub. Le tout sous les yeux d'un amoureux de musique électronique et indé, Woodkid.
Clôture oblige, samedi 18 juillet, le FNAC Live avait tapé dans le haut du panier pour son grand final. Les jeunes espoirs du rap français, Sianna et Nekfeu, se sont chargés d'ouvrir la journée sous le soleil. Mais c'est véritablement pour ce dernier, Ken Samaras de son vrai nom, que le public est venu en nombre. Le jeune rappeur blanc, qui vient de sortir son premier opus Feu (disque d'or en moins d'un mois), a littéralement retourné le parvis de l'Hôtel de Ville, à coups de rimes implacables et d'énergie débordante. Aux barrières, les fans accusaient le coup, entre la chaleur et les violentes bousculades qui ont provoqué quelques malaises, mais sur scène, Nekfeu le bienveillant a joué les rappeurs protecteurs tout en assurant le spectacle telle une bête de scène. Armé de son charme indéniable de playboy, le rappeur et ex-membre de 1995 qui a grandi dans le 15e arrondissement de Paris, a fait l'unanimité.
Après l'énergique set des Maliens de Songhoy Blues (l'un des récents coups de coeur de Damon Albarn, le leader de Blur), c'est au tour d'Izïa Higelin de prendre possession de la scène. Sous les yeux de son papa Jacques Higelin, la jeune rockeuse n'a pas fait tâche dans le décor du jour, pas franchement rock'n'roll. Énergique à souhait et furieusement sexy, Izïa a fait grimper la température avec ses compositions françaises (La Vague) et anglophones (So Much Trouble).
En dépit d'un ciel menaçant qui laissait préfigurer la suite des festivités, The Avener s'est chargé de faire danser le public parisien. L'électro du Niçois a fait son effet, mais à la seconde où il a quitté la scène, c'est la pluie qui s'est invité au spectacle. À dix minutes du concert de clôture orchestré par Mika, un orage a déversé son torrent de pluie sur la place parisienne et ses 30000 festivaliers, trempés jusqu'aux os. Et si la menace d'une annulation a pesé, Mika a fini par monter sur scène sous des trombes d'eau. "Vous êtes un peu mouillés ?", ironisera-t-il au piano. Le génial chanteur britannico-libanais a finalement eu raison de l'orage en revisitant ses tubes, Grace Kelly, Lollipop, Relax ou encore Big Girls et la bien-nommée Underwater, tout en présentant ses dernières compositions extraites de No Place In Heaven, telles que Boum boum boum ou Talk About You. Après une heure d'un show humide mais endiablé, Mika a refermé la boutique avec Love Today, des confettis et une standing-ovation méritée. Un parfait final mémorable pour un festival qui aura attiré plus de 130 000 personnes sur quatre belles journées.