Judith Godrèche est très présente dans les médias. Cela pourrait être en raison de la diffusion sur Arte de sa mini-série Icon of French Cinema qui est inspirée de son propre vécu d'actrice. Cependant, le micro tendu à l'artiste de 51 ans va désormais au-delà de ses accomplissements professionnels. A présent, on l'écoute revenir sur sa relation avec le réalisateur césarisé Benoît Jacquot, avec qui elle a vécu adolescente. Un passé qui prend une autre couleur depuis qu'elle ne parle plus de "couple" mais de relation d'emprise entre une jeune fille et un homme de 25 ans son aîné. Elle vient de porter plainte contre lui, le parquet a ouvert une enquête. Un autre cinéaste est désormais dans le viseur de Judith Godrèche : Jacques Doillon, à qui l'on doit entre autres Le Petit Criminel et qui est père de cinq enfants. On apprend désormais qu'elle a aussi porté plainte contre lui pour viol sur mineure et que "l'enquête visant Benoît Jacquot vise également Jacques Doillon", selon une source proche du dossier à l'AFP.
Sur France Inter ce jeudi 8 février 2024 face à l'intervieweuse Sonia Devillers, Judith Godrèche revient sur sa collaboration Jacques Doillon quand elle avait 15 ans, pour le film bien nommé La Fille de 15 ans, sorti en 1989. La journaliste pose le contexte : Benoît Jacquot, qui se présentait comme son compagnon à l'époque, tolère qu'elle soit "l'objet" aussi d'un autre. Son invitée précise : "Il était flatté. Il se sent envié par Doillon. C'est une forme de truc narcissique, il a un truc que les autres veulent."
Aidée par les mots de l'animatrice radio, Judith Godrèche explique que Jacques Doillon veut la même chose que les autres, "son corps" et abuse d'elle "au vu de la grande famille du cinéma". Elle cite alors la compagne de l'époque du réalisateur, Jane Birkin : "Ce qui s'est passé dans la maison de Jane, dans le bureau de Jacques Doillon, ça, personne ne l'a vu. Je n'en ai parlé à personne. Mais ensuite sur le tournage, ça c'était hallucinant." Elle raconte qu'il a fait partir un acteur pour jouer à sa place et a écrit une scène d'amour pour laquelle il a fait 45 prises : "J'enlève mon pull, je suis torse nue, il me pelote, il me roule des pelles. Il y a Jane qui est derrière le combo. C'est une situation extrêmement douloureuse pour elle."
Judith Godrèche avait déjà parlé de ce tournage dans les pages du magazine ELLE au mois de décembre. La mère de Lou Doillon l'avait elle-même abordé dans ses mémoires comme le rappelait la revue féminine : "Il embrassait vingt fois de suite Judith Godrèche en me demandant quelle était la meilleure prise."
Les souvenirs du passé de l'ancienne compagne de Dany Boon et de Maurice Barthélémy - pères respectifs de ses enfants Noé et Tess - prennent une autre couleur, les mots se faisant plus précis, aussi glaçants soient-ils. L'épisode du tournage est donc étayé désormais d'un abus une fois les caméras éteintes au domicile de Jane Birkin, décédée au mois de juillet dernier. Des accusations graves qui font l'effet d'une nouvelle déflagration dans le milieu du cinéma et dans la société française.
Benoît Jacquot et Jacques Doillon restent présumés innocents des faits qui leur sont reprochés jusqu'à la clôture du dossier par la justice.