L'autre affaire DSK : Tristane Banon porte plainte et brise le silence...
Publié le 5 juillet 2011 à 19:42
Par Nicolas N.
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du tribunal le 2 juillet 2011. Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du tribunal le 2 juillet 2011.© Abaca
Dominique Strauss-Kahn à la sortie du très chic restaurant italien où ils est allé dîner vendredi soir, 2 juillet, à New York.
Dominique Strauss-Kahn à la sortie du très chic restaurant italien où ils sont allés dîner vendredi soir, 2 juillet, avec deux amis. New York. Il était libéré un peu plus tôt dans la journée.
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du très chic restaurant italien où ils sont allés dîner vendredi soir, 2 juillet, avec deux amis. New York.
Tristane Banon chez Thierry Ardisson, en 2007.
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du très chic restaurant italien où ils sont allés dîner vendredi soir, 2 juillet, avec deux amis. New York. Sa prochaine audience est fixée au 18 juillet.
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du tribunal le 2 juillet 2011.
Dominique Strauss-Kahn et Anne Sinclair à la sortie du tribunal le 2 juillet 2011.
L'Express du 6 au 12 juillet 2011
La suite après la publicité

Tristane Banon, une écrivaine de 32 ans. Elle est l'autre affaire DSK. Lundi, elle a annoncé son intention de porter plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn.

Aux Etats-Unis, l'ancien directeur du FMI pourrait être blanchi. Le Wall Street Journal cite mardi l'adjointe du procureur de Manhattan, expliquant qu'il lui paraît difficile de poursuivre les accusations portées par la femme de chambre guinéenne de 32 ans, à moins que "je croie chaque mot sortant de sa bouche...". Quant au New York Post, dont les récentes révélations ont fait couler beaucoup d'encre, il cite un enquêteur pour qui "le dossier n'est pas défendable" et pour qui l'abandon des poursuites est "une certitude", probablement lors de la prochaine comparution de DSK, le 18 juillet - certains journaux américains annoncent même une audience avant. DSK, qui avait plaidé non coupable des sept chefs d'accusation, a depuis été libéré, son contrôle extrêmement strict levé et on lui a rendu sa caution de 6 millions de dollars... mais pas son passeport.

Vendredi soir, pour sa première soirée de liberté, il est allé dîner avec Anne Sinclair, son plus fidèle soutien, et leurs amis Jean et Danielle Frydman - chez qui Anne Sinclair s'était réfugiée le soir du 14 mai alors qu'elle était à Paris, pour échapper à la presse - dans un très chic restaurant italien, le Scalinatella, dans l'Upper East Side. Dominique Strauss-Kahn a commencé avec des hors-d'oeuvre, enchaîné par un plat de pâtes aux truffes (100 dollars) et terminé par un cheesecake. L'addition de la table s'élevait à plus de 600 dollars. DSK est sorti du restaurant souriant sous l'oeil des photographes et des journalistes.

Ce mardi, Christine Lagarde prend ses fonctions à la présidence du FMI à Washington. En France, Tristane Banon décide de se faire entendre.

"Ce chimpanzé en rut..."

On se souvient de son intervention sur le plateau télévisé de Thierry Ardisson en 2007, dans laquelle elle racontait sur un ton léger ce "chimpanzé en rut" qui lui aurait sauté dessus en 2003, lors d'une interview. Le nom de DSK est bipé, cependant l'affaire fait du bruit et l'histoire se propage de dîners en rédactions. Quatre ans après cette bombe lâchée chez l'homme en noir, huit ans après les faits, Tristane Bannon décide donc de porter plainte. Elle s'en explique dans une longue interview à l'Express : "Depuis huit ans, je porte cette histoire seule, j'entends les rumeurs, les mensonges à mon sujet (...) de voir Strauss-Kahn libre, dîner dans un restaurant de luxe entre amis, ça me rend malade. Je sais que la moitié des gens me croira, l'autre non. Il n'y a pas de bonne solution, seulement une qui fait que je pourrai enfin me regarder dans la glace (...) Pour une fois, je voudrais être maîtresse de ce qui m'arrive. Je voudrais que l'on m'entende, parce que j'ai peut-être enfin une chance d'être écoutée."

Tristane Banon révèle travailler à cette plainte avec son avocat depuis le 15 mai, soit le lendemain de l'arrestation de DSK alors qu'il est à bord d'un vol Air France en direction de Paris dans des conditions révélées dernièrement par le procureur de Manhattan. Face à l'accusation qui s'effondre outre-Atlantique, Tristane Bannon se montre encore plus déterminée : "Si les choses ne se sont pas passées là-bas comme elles nous étaient présentées, il me faudra donc prouver davantage qu'il m'a fait du mal à moi. Sinon, je vais encore me faire traiter d'affabulatrice (...) Si je veux un jour mettre un terme à cet enfer de huit ans, il faut que ce soit jugé."

"J'en suis restée traumatisée"

La jeune femme décrit cet enfer. Le fait qu'elle ne peut plus travailler, "blacklistée", et qu'elle vit recluse en dehors de Paris avec son chien. Elle décrit aussi ses difficultés avec les hommes depuis, le fait de s'être détachée de son corps. "J'en suis restée traumatisée", assène-t-elle à nos confrères qui l'ont interviewée le 29 juin et le 1er juillet, soit avant et après le rebondissement dans l'affaire américaine. Elle subit ce qui se dit à la télévision et trouve refuge dans l'écriture.

Elle répond à ceux qui la décrivent comme une fille peu équilibrée, aguicheuse ou qui multiplie les aventures avec des gens célèbres : "C'est vrai que je n'ai pas eu une enfance très drôle : ma mère était une femme d'affaires peu passionnée par les gazouillis des enfants. J'ai été élevée par une nounou qui me battait. Je n'ai pas connu mon père et ne sais pas s'il est encore vivant. À côté de ça je n'avais aucun souci d'argent, une très bonne éducation dans les beaux quartiers. En conclure que mon contexte familial fait de moi une déséquilibrée..."

Tristane Banon, qui reçoit autant de messages de soutien que d'insultes, "craint des représailles" de l'entourage de DSK, mais se dit prête : "Je ne souhaite qu'une chose, qu'il revienne en France avec sa présomption d'innocence pour que l'on aille devant un tribunal. Je sais bien que ce genre d'affaire, où c'est parole contre parole, sans même parler de gens si puissants, les présumés coupables sont souvent relâchés. Mais moi, je sais que je dis la vérité." Enfin, dans l'affaire TRON, pour le moment la justice fait son boulot, Tristane !

Une scène... imaginaire !

Dans la nouvelle version de sa biographie, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn, le journaliste Michel Taubmann faire réagir Dominique Strauss-Kahn aux accusations de Tristane Banon. Il nie vigoureusement : "C'est complètement faux ! La scène qu'elle raconte est imaginaire. Vous me voyez, moi, jetant une jeune femme à terre, et lui faisant violence comme elle raconte ? Avant cette interview, je ne la connaissais pas. Elle m'avait contacté de la part de ma fille Camille, dont la mère, ma deuxième épouse Brigitte Guillemette, est la marraine de Tristane Banon. L'entretien s'est déroulé normalement et, à son issue, j'ai passé un coup de fil à Michel Field afin qu'il lui accorde à son tour une interview. Quand j'ai appris qu'elle m'accusait d'agression, j'ai été stupéfait." Au moment des faits, Tristane Banon préparait son livre, Erreurs avouées... (au masculin), publié en 2003 chez Anne Carrière. Sa mère Anne Mansouret, élue PS, était une amie de DSK. Elle l'avait dissuadée de porter plainte. Elle a depuis exprimé ses regrets déclarant ne pas avoir mesuré le traumatisme de sa fille.

Pendant ce temps-là, à New York, Nafissatou Diallo est passée du statut de victime à celui de la dernière des traînées... Elle peut avoir menti pour son titre de séjour aux Etats-Unis, elle peut avoir un peu fraudé aux yeux du fisc, elle peut être mariée avec un trafiquant de marijuna, mais ce n'est pas pour autant qu'elle peut se faire violer, si ses déclarations et les résultats d'expertise sont concordants avec ses accusations... On n'a pas le droit de violer une femme, même une péripatéticienne. D'ailleurs en parlant de prostituée, l'avocat de la femme de chambre, Me Kenneth Thompson, vient de déclarer avoir porté plainte contre le tabloïd américain New York Post qui a affirmé que la victime "présumée" est une prostituée ! Alors que les avocats (ils ne peuvent pas faire autrement, puisque depuis le début ils admettent une "relation consentie" entre DSK et la jeune femme) démentent une relation payante ! Mais il y a bien eu relation... elle a de l'estomac, Anne Sinclair, de supporter tout ça !

 

L'intégralité de cette interview de l'Express est à lire absolument. Le numéro est en kiosques ce mardi 5 juillet.

À propos de
Mots clés
Agression Interview Justice Magazine People France Politique Top news Vidéos
Tendances
Voir tous les people
Sur le même thème
Les articles similaires
VIDEO "Il m'amène chez lui..." : Yanis Marshall accuse Bruno Vandelli de "viol aggravé sur mineur", son récit insoutenable play_circle
VIDEO "Il m'amène chez lui..." : Yanis Marshall accuse Bruno Vandelli de "viol aggravé sur mineur", son récit insoutenable
21 janvier 2024
Cauet visé par une plainte pour viols, un témoignage exclusif de sa compagne Nathalie révélé play_circle
Cauet visé par une plainte pour viols, un témoignage exclusif de sa compagne Nathalie révélé
21 novembre 2023
Dernières actualités
Dernières news