Lady Gaga, en réalisant le clip de G.U.Y. (Girl Under You) qui la voit renouer avec ses fresques audiovisuelles les plus audacieuses (Paparazzi, Telephone), s'est vraiment fait plaisir. Pour un résultat qui, d'ailleurs, fait plaisir à voir.
La Mother Monster a tout scénarisé, elle a tout dirigé - devant et derrière la caméra. Elle n'a pas lésiné sur les moyens, en s'offrant rien de moins que le château Hearst pour lieu de tournage et décor de ses visions mythologiques - organisant des scènes dignes de péplums dans ses intérieurs et un ballet de natation synchronisée dans son bassin de Neptune -, en enrôlant des dizaines de figurants, en multipliant les costumes sensationnels et en tablant sur un format long (près de 12 minutes, générique inclus) intégrant pas moins de quatre chansons issues d'Artpop (le single-titre, Venus, G.U.Y. et Manicure).
Au passage elle s'est aussi accordé quelques menus plaisirs, en conviant des guest stars tout à fait inattendues, mais qui ne sont pas passées inaperçues. Non, il ne s'agit pas des lookalikes très approximatifs de Michael Jackson, Jesus et Ghandi, mais plutôt de la présence des Real Housewives of Beverly Hills. Lisa Vanderpump, Kyle Richards, Kim Richards, Yolanda Foster et Carlton Gebbia, protagonistes de l'émission de télé réalité phare de la chaîne Bravo, prennent part à la tragédie grecque mise en scène par Lady Gaga sous la forme de... muses, chantant et jouant (ou plutôt, faisant "talentueusement" semblant) de divers instruments (Kyle Richards aide aussi l'héroïne à prendre d'assaut un building, vers la fin du clip). Difficile de dire laquelle se rapproche le plus de Terpsichore, laquelle tient d'Euterpe, laquelle est digne de Melpomène, mais pour une fois qu'elle ne s'écharpent pas, au moins...
En 2013, la Mother Monster avait avoué qu'elle était une fan inconditionnelle des Real Housewives de la chaîne Bravo, dans toutes ses déclinaisons géographiques (outre Los Angeles : Orange County, New York, Atlanta, Washington, New Jersey, Miami), et en particulier de Lisa Vanderpump, sur le plateau de l'émission quotidienne Watch What Happens Live d'Andy Cohen. Et ce dernier, premier animateur d'un talk-show du soir ouvertement gay, n'est pas en reste, puisque lui aussi figure dans le clip G.U.Y., prêtant ses traits à Himéros, incarnation mythologique du désir que Gaga élève au rang de dieu du sexe et fils d'Aphrodite !
"Oh mon Dieu, ses nénés !"
Après la révélation du clip de la chanteuse, Andy Cohen a mis à son tour une vidéo en ligne, s'étant filmé en train de visionner en direct, pour la première fois (dit-il...), l'impressionnant film gagaesque. Pendant dix minutes truffées d'une quantité record de "Oh my God !", la caméra rivée sur lui les yeux rivés sur son écran, l'animateur livre ses commentaires à chaud, raconte ce qu'il voit, s'extasie, chante et danse en choeur, ce qui n'est pas nécessairement intéressant. Mais sa... spontanéité, disons, va donner un peu d'intérêt à l'exercice !
Avant de lancer le clip, Andy Cohen explique : "C'était une expérience incroyable. J'ai tourné ma séquence un jour où je ne pensais même pas que Gaga serait là... Elle était là, elle m'a dirigée, c'était dingue, tellement amusant. J'ai hâte de regarder. J'espère vraiment que je suis dedans, ne serait-ce que pour un plan. En fait, je n'arrive pas à croire que je puisse être dedans."
Puis il commente, fasciné, les premières images, décrit cette scène d'exposition apocalyptique où une Lady Gaga ailée est laissée pour morte dans une fosse par une armée de costards-cravates. Et là, analyse pointue d'Andy Cohen : "Elle se relève, elle a une flèche dans le dos. Son cul, pas mal ! Elle est en bas résille. C'est un oiseau en bas résille. Oh mon Dieu, ses lolos ! Elle a de super beaux seins ! Son cul, à nouveau... Elle rampe. J'aimerais pouvoir lui enlever la flèche."
Plus loin, il découvre l'apparition des Real Housewives, hilare : "Oh mon Dieu, voilà les Housewives ! Kim avec une guitare, Kim jouant de la guitare ! Lisa a un look vraiment sixties. [Il crie en se voyant à l'écran, son visage apparaissant dans le ciel, nimbé de nuages, NDLR] Oh mon Dieu, c'est moi ! Je ne porte pas de T-Shirt. C'est dingue... Je n'en portais pas pour le tournage, mais je pensais que ce serait... Eh ben, regardez ses seins ! (...) Oh, j'y étais encore, elle chantait vers moi. J'en suis retourné, d'avoir fait ça ! (...) Yolanda fait style de jouer du violoncelle, c'est trop drôle !"
En faisant d'Andy Cohen le désir incarné, Lady Gaga semble ne pas s'être trompée !