Laure Sainclair, ex-star du porno victime de son passé sulfureux ?
C'est ce que l'on pourrait croire à la lecture du verdict du procès qui l'opposait à son ex-compagnon, Hervé Le Bras, 47 ans. Celui-ci était accusé par l'ancienne actrice porno, reconvertie dans la chanson et les shows érotiques, de l'avoir violentée et violée alors qu'il était également son manager. Condamné à 18 mois de prison avec sursis pour violence, l'homme est ressorti libre de la cour d'assises de Gironde ce vendredi 3 février. Il a été acquitté des charges de viol, alors que le procureur général avait requis une peine de 5 ans...
Tandis que leur relation débute de manière strictement professionnelle en 1999, Laure Sainclair glisse peu à peu vers une relation de couple au début des années 2000. A partir de 2002, leur relation se dégrade "car il y avait moins d'argent, de galas, et la chanson c'était difficile". A la barre, Laure Sainclair, aujourd'hui redevenue Laurence, raconte la longue descente aux enfers et les violences qui se font plus régulières. Elle porte plainte en juin 2004 pour violences légères et menaces de mort réitérées, puis en août de la même année lorsqu'une gifle lui perfore le tympan. Et à chaque fois, Laure Sainclair revient. Mais en 2005, Hervé Le Bras franchit un cap dans la violence d'après elle.
Le couple est alors en week-end du côté de Bordeaux et son compagnon souhaite qu'elle signe une série de contrats, quitte à employer la force s'il le faut selon ses déclarations : "Il a commencé par me mettre une baffe assez violente et je me suis réfugiée derrière le canapé. Il m'a tiré les cheveux et mis des coups de pied puis m'a amenée dans la cuisine, m'a plaquée contre le mur en me traitant de trou à b... et me disait : 'tu vas les signer les contrats.' J'avais extrêmement peur puis (...) il m'a prise violemment, vaginalement puis analement." Pour mettre fin à son calvaire, elle accepte alors de signer les dits contrats.
Des accusations dont se défend l'accusé : "Comment violer quelqu'un qui est avec moi ? C'est pas les gifles qui lui ont fait signer le contrat." Des propos balayés par l'avocate de l'ancienne actrice de 39 ans qui dit vivre aujourd'hui avec un homme handicapé avec lequel elle n'a pas de relations intimes... "C'est toujours le même discours (...) Il n'y a pas de profil type de femmes victimes de violences conjugales. Ce peut être madame tout le monde, votre voisine, votre cousine ou même une ancienne star du X," a ainsi expliqué devant la cours Me Cécile Boulé.
Pour les experts cités par le quotidien Sud Ouest, l'accusé présente une personnalité narcissique, un homme "très porté par une image idéale de lui", "dépendant, prisonnier, de la notoriété de sa compagne", qui tentait de la sortir de son passé tout en s'en servant pour attirer à lui cette gloire dont il était à la recherche. Les experts se posent tout de même une question... "Mais qui était le pantin de qui ?" faisant référence aux témoins à décharge qui ont mis en doute les accusations de viol, parlant d'une invention pure et simple afin de se débarrasser de son amant une fois pour toute.
L'avocat général, Jean-Paul Dupont, a lui estimé qu'il y avait bien eu "viol, au-delà des violences volontaires que Laurence a dénoncées" et que "cette femme fragile n'affabule pas". Il y a "deux versions qui s'opposent comme c'est souvent le cas dans des dossiers de viols, mais nous avons des éléments objectifs". Des éléments objectifs qu'a mis en doute l'avocate de l'accusé, Me Sylvie Reulet. "À trop vouloir toucher le soleil, il s'est certes brûlé les ailes. Mais par cette accusation, elle l'a rayé de la carte à moindres frais. Qui est le pantin de qui ?" demande-t-elle, avant de poursuivre en évoquant la précédente plainte conclue sur un non-lieu, "parce que la plainte a vraisemblablement été déposée pour s'éloigner de son manager et amant devenu violent", appuyant un peu plus l'idée d'une affabulation concernant le viol...