Il n'y a pas que pour Nicolas Sarkozy que le Fouquet's était devenu une source d'ennuis et d'inquiétude. Depuis 50 ans, Lina Renault, une ancienne maraîchère de 79 ans vivant à Rouvray, en Côte d'or, revendique la propriété de l'immeuble à l'angle des Champs-Elysées et de l'avenue Georges V abritant la célèbre "brasserie populaire". Après un long combat devant les tribunaux, la justice vient de rendre son ultime verdict : selon l'AFP, la Cour de cassation a définitivement débouté la retraitée de sa demande dans un arrêté du 2 mai. L'immeuble du Fouquet's reste donc la propriété de la société des Restaurants du Café de Paris (RCP).
C'est une histoire qui commence il y a bien longtemps, bien avant Nicolas Sarkozy et bien avant Lina Renault. Il a été établi que le terrain sur lequel est construit aujourd'hui l'immeuble du Fouquet's était la propriété de la comtesse de Coêtlogon, décédée en 1865. Cette femme sans enfant avait choisi de léguer son immense fortune à un aïeul de la grand-mère de Lina Renault. Depuis 50 ans, Lina Renault et ses frères Pierre et Michel revendiquaient la propriété des lieux. En 2007, ils semblent gagner une première bataille quand le premier bureau des Hypothèques de Paris publie l'attestation de propriété reconnaissant la transmission successorale de l'immeuble, d'une valeur de 70 millions d'euros.
Le 30 juin 2008, Lina Renault et ses frères perdent devant le tribunal de grande instance de Paris. D'abord parce qu'ils ne démontraient pas "de manière indubitable l'existence du droit de propriété qu'ils prétendent détenir", ensuite parce que le délai de contestation du titre de propriété était prescrit. Tandis que les Renault faisait appel, la société des Restaurants du Café du Paris les attaquait en retour pour procédure abusive.
Le 11 mars 2010, c'est la douche froide : la cour d'appel confirme la décision du TGI et condamne la pauvre retraitée à 30 000 euros pour procédure abusive. Laurent Montangon, mandataire et conseiller de la plaignante déboutée, déclarait à l'issue du verdict : "On va continuer le combat et aller en cassation. On revendique toujours le Fouquet's". Aujourd'hui, la cour de cassation met fin au rêve de Lina Renault. Maigre consolation, elle annule la condamnation à 30 000 de dommages et intérêts de Lina Renault.
C'est la fin d'un grand feuilleton judiciaire...