Marc Lavoine et 66 artistes, bouleversés et outrés, lancent un appel
Publié le 6 septembre 2015 à 12:36
Par Tom Spencer | Rédacteur
Fan des corgis, des iconiques Spice Girls, de la princesse Diana et adepte de tea time, Tom Spencer aime notamment relater la vie des membres de la couronne britannique mais n’est jamais contre un petit détour outre-Atlantique.
L'Europe traverse une grave crise humanitaire suite aux déplacements de milliers de réfugiés quittant la Syrie, l'Irak ou encore l'Afghanistan. Alors que les politiques essayent de trouver des solutions, les artistes les pressent d'agir plus vite.
Marc Lavoine - Enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" à Paris le 8 avril 2015. Marc Lavoine - Enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" à Paris le 8 avril 2015.© BestImage
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Un manifestant, Place de la République à Paris, tient une photo du petit Aylan. Le 5 septembre 2015
Les réfugiés campent dehors, devant la gare de Budapest le 1re septembre 2015.  2016-09-0101/09/2015 - Budapest
Déferlente de réfugiés en gare de Budapest en direction de l'Allemagne le 3 septembre 2015. 03/09/2015 - Budapest
Des réfugiés de Syrie tentent de rejoindre l'Europe en passant par la Serbie à Sorgos le 26 août 2015.
500 personnes ont défilé le mercredi 2 septembre 2015 avec le parti d'extrême droite Hongrois Jobbik dans la ville de Roszke. Le Leader du parti Vona Gabor(veste bleu)e ainsi que differents responsables de ce dernier dont Toth Peter (Chemise blanche et cravate) étaient présents. Ils ont manifesté devant la frontière et les fils barbelés contre la venue des refugiés. Ces derniers ont pris la fuite avant l'arrivée de la manifestation à l'exception d'un petit groupe de syriens qui se sont fait insulter. Les manifestants ont chanté la gloire de la Hongrie accompagné de slogan "refugees go home". La police était présente en nombre pour éviter tout débordement. Plusieurs centaines de refugiés etaient presents quelques minutes avant l'arrivée de la manifestation. Ils sont retournés en Serbie pour la nuit, de peur de se faire attaquer.
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500 personnes ont défilé le mercredi 2 septembre 2015 avec le parti d'extrême droite Hongrois Jobbik dans la ville de Roszke. Le Leader du parti Vona Gabor(veste bleu)e ainsi que differents responsables de ce dernier dont Toth Peter (Chemise blanche et cravate) étaient présents. Ils ont manifesté devant la frontière et les fils barbelés contre la venue des refugiés. Ces derniers ont pris la fuite avant l'arrivée de la manifestation à l'exception d'un petit groupe de syriens qui se sont fait insulter. Les manifestants ont chanté la gloire de la Hongrie accompagné de slogan "refugees go home". La police était présente en nombre pour éviter tout débordement. Plusieurs centaines de refugiés etaient presents quelques minutes avant l'arrivée de la manifestation. Ils sont retournés en Serbie pour la nuit, de peur de se faire attaquer.
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Déferlente de réfugiés en gare de Budapest en direction de l'Allemagne le 3 septembre 2015. 03/09/2015 - Budapest
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Les réfugiés campent dehors, devant la gare de Budapest le 1re septembre 2015.
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Les réfugiés campent dehors, devant la gare de Budapest le 1re septembre 2015.
Les réfugiés campent dehors, devant la gare de Budapest le 1re septembre 2015.
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Il y a d'abord eu un, puis deux, puis des centaines de bateaux remplis de réfugiés fuyant la guerre, la misère et la dureté de la vie, traversant la mer pour, avec de la chance, rejoindre les côtes de l'Europe dans l'espoir d'un avenir meilleur. Quand il ne s'agit pas d'exodes à pied ou en train. Mais, le 2 septembre, la publication de la photo représentant le petit Aylan (3 ans), refugié syrien retrouvé mort sur le sable d'une plage de Turquie, est venu glacer les consciences et déclencher le signal d'alarme du drame qui se joue. Un drame auquel n'ont pas été insensibles le chanteur français Marc Lavoine ainsi qu'un parterre de personnalités, qui lancent un appel.

On peut détourner la tête...

"Cet exode est un phénomène majeur qui nous interpelle par son ampleur et les souffrances de ces personnes qui fuient la guerre. L'image insoutenable de cet enfant noyé est le symbole à vif de cette souffrance. On peut détourner la tête et regarder ailleurs comme ceux qui ont ignoré les réfugiés espagnols après Guernica, après il faut assumer. Moi, je ne suis qu'un artiste. Je n'ai pas à dire aux politiques ce qu'ils doivent faire. Mais comme tout être humain, je suis bouleversé par la souffrance et l'injustice", a ainsi expliqué Marc Lavoine à RTL.

Rester fidèle à une promesse de solidarité...

Et le chanteur, déjà engagé dans d'autres combats humanitaires, de donner des pistes d'action aux gens ordinaires, à leur échelle. "Cet appel, c'est la volonté de ne pas rester inerte. Et pour ne pas uniquement pousser un cri, j'ai fait appel à des personnes de tous horizons pour parler et faire quelque chose. Précisément, j'ai fait appel à Médecins sans frontières (MSF) car eux sont au contact direct des réfugiés partout dans le monde. Ils soignent et accompagnent ces personnes. Mais il n'y a pas d'exclusivité, chacun peut donner à qui il veut. L'essentiel est de se mobiliser. Et il n'y a pas que l'argent, même s'il est utile pour traiter l'urgence", dit-il.

Fier d'être un "Français européen", Marc Lavoine estime que, dans l'Union, certains pays ne veulent pas jouer la carte de solidarité et il s'en désole, car il affirme croire profondément aux valeurs qui ont forgé l'idée européenne. "J'essaie de rester fidèle à une promesse de solidarité et d'humanité", dit-il.

La main tendue

Il n'y a pas que le chanteur qui a profité de sa notoriété pour diffuser son message dans les médias puisque le Journal du dimanche publie un texte intitulé La main tendue, à l'initiative du comédien Alex Lutz, lequel a mobilisé 66 artistes de tous bords politiques. "Nous ne pouvons pas rester claquemurés dans l'indifférence et le silence devant la tragédie de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qui meurent faute d'être accueillis, victimes de la barbarie et de la guerre dans leurs propres pays et du repli sur soi dans les nôtres. N'avons-nous donc tiré aucune leçon de nos lâches soulagements du passé et de ces tragédies que nous préférions ne pas voir ?", lit-on.

Et, si eux aussi ont conscience d'êtres des artistes et pas des hommes et femmes de pouvoir, ils refusent de garder le silence. "Ces enfants sont les nôtres, leurs parents sont nos semblables, nous ne formons qu'une seule et même humanité. Voilà ce que nous avons pensé. Crié plutôt. Et la rage n'est pas retombée", disent-il.

Cet appel a notamment été signé par : Line Renaud, François Cluzet, Daft Punk, Muriel Robin, Dany Boon, Isabelle Adjani, Florence Foresti, Michèle Bernier, Pierre Arditi, Évelyne Bouix, Bernard Murat, Carole Bouquet, Richard Berry, Chantal Lauby, Guillaume Canet, Nicolas Canteloup, Léa Drucker, François Berléand, Anne Roumanoff, Louis Chedid, Matthieu Chedid, Anna Chedid, Joseph Chedid, Laurent Lafitte, Mélanie Laurent, Patrick Chesnais, Charles Berling, Charlotte de Turckheim, Benjamin Biolay, Isabelle Carré, Jérémie Renier, Élodie Bouchez, Éric Judor, Malik Bentalha, Stéphane de Groodt, Géraldine Nakache, Anne Marivin, Audrey Dana, Camille Cottin, Bruno Sanches, Michel Fau, Stéphanie Bataille, Pascale Arbillot, Bérengère Krief, Dominique Besnehard, Joséphine Japy, Thierry Klifa, Ladislas Chollat, Pierre Lescure, Danièle Thompson, Yamina Benguigui, Sarah Lavoine, Lisa Azuelos, Amanda Sthers, François Morel, Lorànt Deutsch, Michel Boujenah, François-Xavier Demaison, Francis Huster, Elsa Zylberstein, Ludivine Sagnier, Laura Smet, Marc Lavoine, Marina Foïs, Michèle Laroque, Alex Lutz.

Thomas Montet

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