De l'élégance et du mystère même lorsqu'elle joue les playmates dénudées dans une crique abandonnée... Trois ans après l'immense succès international du multi-platiné My One And Only Thrill (Who will comfort me ?, Baby I'm a fool, Your heart is a as black as night), et après l'EP Bye Bye Blackbird avec le guitariste David Preston, Melody Gardot s'apprête à nous couvrir à nouveau de frissons avec The Absence, son troisième album annoncé pour le mois de mai.
The Absence, nourri des pérégrinations de la chanteuse américaine de 27 ans, "des déserts du Maroc aux bars à tango de Buenos Aires, des plages du Brésil aux rues de Lisbonne", s'annonce comme une invitation au voyage métissée d'autant d'influences musicales.
Un voyage qui débute en images sur une crique rocheuse où l'on découvre Melody Gardot à demi-nue, sirène sensuellement échouée sur le sable ou sur la pierre. La jeune diva a publié sur son compte Youtube cette vidéo d'une séance photo réalisée pour l'album : l'image est brûlée, incertaine, entre ombre et sépia. Dans cette séquence à l'effet Super 8, fascinés par une sorte de présence-absence, on admire la grâce magnétique et comme inaccessible de la chanteuse, toujours aidée dans ses déplacements de cette canne qui ne la quitte plus depuis qu'une Jeep Cherokee l'a broyée et réduite en miettes alors qu'elle faisait du vélo en novembre 2003. Un accident auquel elle a survécu au prix d'une convalescence extrêmement longue illuminée finalement par la musique, sa thérapie. Son premier EP, The Bedrooms Sessions (2005), en est un témoignage.
Composé de douze titres qui cristallisent les atmosphères et les sons des lieux qui les ont inspirés, l'album The Absence et sa world music ont aussi une allure de victoire sur la tragédie. Après avoir été clouée au lit plus d'un an et avoir dû tout réapprendre de zéro, Melody Gardot partage ses carnets de voyage inespérés : "Une grande partie des histoires sur ce disque proviennent de mon vécu, mais aussi de l'observation des gens, de la vie avec eux, la joie et la tristesse au hasard des petits moments. C'était réellement une connection mutuelle", décrit Melody Gardot, qui a enregistré le fruit de ses rencontres aux Etats-Unis sous la houlette de Heitor Pereira, guitariste de session de grand renom (Sting, Seal, Caetano Veloso) et compositeur de musique de film, et entourée de musiciens chevronnés (le bassiste John Leftwich, le percussionniste Paulihno DaCosta et les batteurs Jim Keltner et Peter Erskine).
"Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas...", a dit le penseur. Nous y sommes.
G.J.