Le réalisateur britannique de Shame, Steve McQueen, a été interrogé sur les possibles raisons de l'absence de son film aux Oscars, qui se tiendront le 26 février. Shame était pourtant pressenti, notamment dans la catégorie meilleur acteur, avec Michael Fassbender, décrit par son réalisateur qui l'a révélé au monde entier dans Hunger comme un de ces comédiens uniques, qui transforment et transcendent.
"En Amérique, les gens ont trop peur du sexe. C'est pour cela que Michael Fassbender n'a pas été nommé. Quand on regarde la liste des nominations, on s'étonne : il n'est pas dedans ?" Le cinéaste a donc essayé de comprendre l'absence de son comédien qui s'est mis à nu au sens propre comme au figuré, mais il n'en est pas pour autant traumatisé : "C'est un peu fou, mais c'est comme ça. Ce sont des récompenses américaines, laissons les Américains faire."
Dans Shame, Michael Fassbender, qui n'a jamais eu froid aux yeux, incarne un homme rongé par son addiction au sexe et dont le triste quotidien est bouleversé par l'arrivée de sa jeune soeur, interprétée par Carey Mulligan. La souffrance du héros est filmée de main de maître par Steve McQueen, vidéaste qui offre des plans et des scènes d'une grande virtuosité.
Michael Fassbender devra "se contenter" d'autres prix que l'Oscar, ou même que le BAFTA qui lui a échappé au profit de l'omniprésent Jean Dujardin, se réjouissant de son prix d'interprétation au Festival de Venise. L'acteur germano-irlandais est toutefois loin de pleurer sur cette absence et se concentre sur sa carrière qui se construit de films passionnants. Le héros d'Inglourious Basterds, X-Men : Le Commencement et A Dangerous Method est plus qu'attendu dans Prometheus de Ridley Scott, Haywire de Steven Soderbergh et Twelve Years as a Slave, pour lequel il retrouve son ami Steve McQueen.
Enfin, Michael Fassbender développe un long métrage autour de la figure mythologique celte Cúchulainn. L'acteur et producteur s'est associé au scénariste nord-irlandais Ronan Bennett pour scénariser l'intrigue du long métrage. Il devrait tenir le premier rôle, celui d'un demi-dieu au javelot magique, dont les aventures épiques ont été dépeintes dans le cycle d'Ulster, rédigé au 8e siècle et fondateur de l'identité celte.