Confortablement installé dans son château d'Authon avec son épouse Anne-Aymone, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing pensait sans doute vivre un confinement agréable entre promenades sur sa vaste propriété, lecture de la presse et rédaction de tribunes sur l'Europe. Mais, patatras, une plainte est venue le mettre sous les projecteurs...
Comme l'ont révélé le journal Le Monde et Süddeutsche Zeitung, mercredi 6 mai 2020, la journaliste allemande Ann-Kathrin Stracke a porté plainte devant le parquet de Paris, le 10 mars 2020. Quelques jours plus tard, VGE et sa femme se rendaient dans leur château d'Authon. La journaliste de 37 ans accuse l'ancien président de 94 ans d'agression sexuelle. Selon elle, il lui aurait touché les fesses à deux reprises et l'aurait embrassée sur les joues avec un peu trop d'insistance. Des faits qui remontent à décembre 2018 lorsque Valéry Giscard d'Estaing l'a accueillie dans ses bureaux du chic 7e arrondissement de la capitale. Une rencontre filmée pour la chaîne publique allemande WDR.
Valéry Giscard d'Estaing devait discuter avec Ann-Kathrin Stracke de l'ancien chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt, à l'occasion du centenaire de sa naissance. Les deux hommes s'étaient côtoyés du temps où ils étaient chacun aux plus hautes fonctions : VGE ayant été président de 1974 à 1981 et Helmut Schmidt, chancelier de 1974 à 1982. C'est après avoir discuté de ses souvenirs que Valéry Giscard d'Estaing aurait mis une main sur les fesses de la journaliste qui lui avait demandé de poser pour une photo. Une main qu'elle aurait alors tenté de repousser. L'ex-président aurait remis ça quelques minutes plus tard en lui faisant découvrir ses archives. Le cameraman qui accompagnait Ann-Kathrin Stracke a confirmé ses propos.
Choquée, Ann-Kathrin Stracke avait prévenu sa hiérarchie, qui avait fait appel un cabinet d'avocats. Une lettre avait d'abord été envoyée au bureau de VGE en juin 2019. Toutefois, la journaliste a mis plus d'un an à porter plainte contre Valéry Giscard d'Estaing. Elle a fini par se décider en marge du mouvement #MeToo qui l'aurait convaincue de ne pas laisser passer cet incident. Du côté des proches de Valéry Giscard d'Estaing, on dément. Son directeur de cabinet Olivier Revol a indiqué aux deux quotidiens que l'ancien président n'avait "aucun souvenir de sa rencontre" avec la journaliste allemande. "Si ce qui lui est reproché était vrai, il en serait bien sûr navré, mais il ne se souvient de rien", a-t-il ajouté.