Depuis dix ans, elle n'a jamais cessé de se battre pour lui, pour sa libération et son retour en Corse : Stéphanie Colonna est désormais veuve, après la mort de son mari Yvan Colonna des suites d'une agression en prison. L'agricultrice de 48 ans, qui avait épousé le berger corse en prison, est quant à elle originaire du Val d'Oise mais s'était installée dans l'île de Beauté de nombreuses années auparavant avec son premier mari et ses enfants et connaissait l'accusé avant son arrestation.
Pourtant, ce n'est qu'après le meurtre, sa cavale d'un an et demi et son arrestation qu'elle le retrouve. Alors qu'ils s'écrivent très souvent, elle finit par se rendre régulièrement à la prison de Fresnes pour le voir. Leurs sentiments naissent et ils finiront par se marier en 2011, en tout petit comité : les quatre témoins, un amie de la jeune femme et le directeur de la prison seront simplement présents, en plus du maire et du curé.
"Un mariage d'amour", comme il sera décrit par toutes les personnes présentes ce jour-là, un parloir de 4 heures au lieu des 45 minutes habituelles, et une union qui a duré jusqu'à la fin. Avec Stéphanie, le nationaliste corse est d'ailleurs père d'un petit garçon, Ghjaseppu, né fin 2011, son deuxième fils après Jean-Baptiste, né en 1990 de son premier mariage.
Un petit garçon très protégé que cette femme discrète a finalement dévoilé au grand public en 2018 : lors d'une visite d'Emmanuel Macron en Corse, elle l'interpelle, son fils dans les bras. "Bonjour, je suis la femme d'Yvan Colonna. Mon fils de six ans n'a pas vu son père depuis un an et demi. S'il vous plaît, faites quelque chose [...] Ce n'est pas un animal, c'est un être humain". Si le président de la République abonde dans son sens, la situation ne bougera pas.
Pourtant, Stéphanie Colonna a tout tenté pour son mari. La jeune femme, persuadée de son innocence, a tout essayé pour faire rapprocher Yvan Colonna, détenu à Arles sous haute sécurité. Une distance invivable pour elle et sa famille, vivant au rythme des rares parloirs autorisés. Désormais, viendra le temps du deuil pour elle et son fils, encore très jeune.
Dix-neuf jours après son agression violente en prison, on apprenait en effet ce lundi le décès d'Yvan Colonna, 61 ans, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, dans un attentat nationaliste. Le berger corse avait en effet été frappé violemment par un homme arrêté pour des projets de djihad.