Jalabert, Pantani, Cipollini, tous dopés : Le Tour de France 98, tour de l'EPO

Si le Tour de France s'est conclu ce 21 juillet sur la victoire de Chris Froome, auteur de performances qui en laissent beaucoup songeurs, le Sénat n'en a lui pas fini avec le dopage. La chambre haute du Parlement a publié aujourd'hui un rapport très attendu, notamment après les révélations concernant Laurent Jalabert. On s'attendait à une liste de coureurs dopés, il n'en est rien.

Le rapporteur, Jean-Jacques Lozach, a tout de suite précisé les choses : "Par souci de vérité, nous avons décidé collectivement de faire figurer non pas une liste de sportifs, mais des bordereaux de prélèvements des Tour de France 1998 et 1999." Des bordereaux qui, recoupés avec des analyses réalisées par le laboratoire de Châtenay-Malabry en 2004, permettent de sortir quelques noms. Et ces derniers ne sont pas des inconnus. Basiquement, pratiquement tous les meilleurs sont concernés par la prise d'EPO.

Outre Laurent Jalabert, dont le nom avait été révélé il y a quelques semaines, le rapport conclut au terme de cinq mois de travail et 86 auditions que le vainqueur du Tour 98, Marco Pantani, décédé depuis d'une overdose, était chargé à l'EPO, comme son dauphin Jan Ullrich. Outre les deux premiers du Tour, on retrouve également le sprinteur allemand Erik Zabel, 6 fois maillot vert du meilleur sprinteur, Mario Cipollini, vainqueur de 12 étapes au sprint, Andreas Tafi, Abraham Olano ou encore Manuel Beltran.

Côté Français, l'information selon laquelle Laurent Jalabert a été contrôlé à l'EPO a été confirmée, et les noms de Jacky Durand et Laurent Desbiens ont été à leur tour cités. Si le rapport ne donne pas explicitement une liste noire des coureurs dopés, elle plonge une fois de plus le monde de la petite reine dans l'embarras. "Parler du dopage ne nuit pas au sport, mais contribue à moyen et à long terme à lui rendre ses lettres de noblesse", tempère pourtant Jean-Jacques Lozach. Pas certain cependant que les coureurs soient du même avis, eux pour qui voir leur nom cité ainsi 15 ans après équivaut à une chasse aux sorcières.

Après l'affaire Lance Armstrong qui a défrayé la chronique, les aveux de Jan Ullrich, la mise en cause de Laurent Jalabert, ce rapport risque donc d'accentuer un peu plus les suspicions déjà nombreuses sur le cyclisme. Et même si la commission d'enquête sénatoriale, qui a également lancé plusieurs pistes de réflexion pour améliorer la lutte contre le dopage, ne cite que la petite reine, elle assure que tous les sports sont concernés...

Par sûr que cela console Laurent Jalabert et les autres coureurs cités.