Pour les élections présidentielles 2022, la droite des Républicains a choisi une femme candidate, Valérie Pécresse. Exit Philippe Juvin, Michel Barnier et Xavier Bertrand dans un premier temps, puis Eric Ciotti, le challenger surprise qui n'a pas résisté au second tour à l'ascension de la présidente de la région Ile-de-France. C'est donc une femme qui représente le parti, Le Parisien a donc choisi d'interroger à propos de cette victoire une autre ancienne candidate à la présidentielle : Ségolène Royal. Ayant pris des distances avec son parti, socialiste, la finaliste malheureuse de 2007 s'exprime sans langue de bois, avec des rancoeurs toujours vives, notamment contre l'ancien président de la République et père de ses quatre enfants, François Hollande.
"Force est de constater que les hommes politiques autour de Valérie Pécresse ont été très corrects, présents, nous confie-t-elle. Ce que je n'ai jamais eu : les ténors socialistes à l'époque ont tous boudé, sauf quelques-uns. On était avant #MeToo et un ancien Premier ministre [Lionel Jospin] pouvait me traiter d'impasse. Ce contraste m'a émue", explique Ségolène Royal au Parisien. Elle qui a été traitée de "bécassines" et à qui on a demandé "qui va garder les enfants ?" - attaque signée Laurent Fabius rappelle le quotidien -, remarque les temps ont changé : "Si un homme de droite tenait un propos aussi sexiste au sujet de Pécresse, il serait sanctionné, dégagé de la campagne !" L'ancienne ministre estime que les hommes de son parti n'étaient pas prêts à voir une femme leur passer devant.
Notons que Valérie Pécresse a elle aussi connu le sexisme dans sa carrière. Dans l'émission Une ambition intime de M6, elle avait ainsi raconté : "Dominique de Villepin m'a dit : 'Il n'y pas de femmes normales en politique. Il n'y a que des hystériques ou des filles-mères." Quinze ans plus tard, la candidate LR vient donc de loin aussi.
Ségolène Royal, opposante politique, reconnaît qu'elle a fait un beau parcours et termine par souligner le soutien de son mari, Jérôme Pécresse, époux discret, père de leurs trois enfants et pillier de sa femme. Et d'en profiter pour tacler François Hollande, qui était en 2007 son compagnon : "Pécresse, elle, a un mari qui la soutient, c'est un atout considérable."
François Hollande et Ségolène Royal se sont séparés officiellement après le second tour des élections législatives de 2007, suivant la défaite aux présidentielles de la femme politique face à Nicolas Sarkozy. L'ex-président, aujourd'hui compagnon de Julie Gayet, s'affichera par la suite en couple avec la journaliste Valérie Trierweiler. Dans Les Coulisses d'une défaite signé par les journalistes de l'AFP Christine Courcol et Thierry Masure, se trouvait une déclaration choc de Ségolène Royal : "J'ai demandé à François Hollande de quitter le domicile, de vivre son histoire sentimentale de son côté, désormais étalée dans les livres et les journaux, et je lui ai souhaité d'être heureux."