Olivier Janson, procureur de la République de Mont-de-Marsan, l'a fait savoir en fin de sa conférence de presse ce jeudi 25 avril 2024 : l'enquête judiciaire entamée pour tentative d'homicide volontaire dans l'affaire Kendji Girac est close.
"La piste d'un tir réalisé par un tiers est écartée, qu'il s'agisse d'une personne extérieure au camp, d'une agression ou qu'il s'agisse d'une altercation par un membre de sa famille et plus précisément avec sa compagne. Aucun élément de l'enquête ne va dans ce sens et non seulement aucun élément ne va dans ce sens mais ceux qui ont été recueillis exclus l'intervention de cette intervention tiers", a relayé Olivier Janson. Comme il l'a énoncé un peu plus tôt en reprenant le témoignage de Kendji Girac. Le chanteur français de 27 ans, blessé par balle au thorax dans la nuit du 21 au 22 avril dernier sur une aire de gens du voyage à Biscarosse, a expliqué avoir voulu simuler une tentative de suicide après une dispute survenue avec sa compagne Soraya Miranda, maman de sa fille Eva Alba. Cette dernière, ne supportant plus de voir son partenaire alcoolisé, une addiction qu'elle a révélée lors de son audition de même qu'une possible addiction à la cocaïne, aurait menacé de partir. Kendji Girac a raconté aux enquêteurs s'être alors emparé d'une arme vendue par un inconnu quelques jours plus tôt, et pas achetée sur une brocante de la Teste-de-Buch comme il l'avait d'abord raconté, avant de la retourner contre lui. Le gagnant de The Voice 2014 ne savait pas que l'arme contenait des balles.
"Nous avons donc un tir qui a été provoqué volontairement au final par Kendji Girac. La véracité des explications qui sont les siennes concernant la présence de balles dans le chargeur et le fait qu'il ignorait cette présence de balles, cette vérification va être rendue très difficile puisqu'il indique donc que cette arme aurait été achetée par un inconnu qui serait venu dans un camp de gens du voyage en pleine journée, personne ne l'a vu, il est reparti, pas de contact, cette version va être assez difficile à vérifier", a poursuivi le procureur de Mont-de-Marsan, évoquant également le sujet du suicide qu'il a caractérisé de tabou dans la communauté des gens du voyage. "Cette version lui appartient et elle doit être mise en rapport à mon sens avec le tabou que j'ai évoqué précédemment concernant les suicides au sein de la communauté des gens du voyage. L'enquête judiciaire, je l'ai précisé, n'est pas terminée, mais à mes yeux elle n'a pas vocation à aller plus loin sur cette question du passage à l'acte, de la motivation du passage à l'acte puisqu'au final ni un suicide simulé qui tourne mal accidentellement ni une véritable tentative de suicide ne correspondent à une infraction pénale. La procédure judiciaire pourrait donc avoir un terme très prochainement", a ajouté Olivier Janson.
Ces conclusions ont conjointement été annoncées à Kendji Girac, toujours hospitalisé au centre hospitalier de Pessac après son opération au thorax, et à sa compagne.
"Il (Kendji Girac) souhaite remercier les uns et les autres, je pense aux enquêteurs notamment, pour être aller au-delà des mensonges initiaux, qui, dit-il, ne sont pas les siens et je le crois mais qui sont plutôt de l'ordre du groupe, a complété Olivier Janson. Il indique que sa première version, il l'a donnée en quelques instants qu'il était sous le choc de l'adrénaline des premiers médicaments qui lui avaient été administrés, des antidouleurs... Il n'était pas vraiment en possession de ses moyens, qu'il avait entendu des choses sur le camp avant l'arrivée des pompiers et qu'il a donné cette version sans chercher à mal, se rendant compte à posteriori que cela pouvait faire naître un doute et potentiellement amener à chercher des responsabilités ou des mises en cause chez les personnes qui n'avaient rien à voir et je pense particulièrement à sa compagne."
"Il indique assumer aujourd'hui ce qu'il a fait tout en regrettant extrêmement fortement. Il maintient qu'il s'agit d'une simulation de suicide qui s'est déroulée telle qu'il ne l'imaginait pas. Je lui ai fait part de mes réserves sur ce point évoqué comme je l'ai fait pour vous, que les explications lui appartiennent dorénavant et que le travail judiciaire s'arrêtait et qu'il lui appartenait sans doute maintenant ainsi qu'à sa compagne de trouver des ressources ailleurs pour aller au-delà de cet évènement. Il précise qu'il regrette auprès de tous ceux qui l'ont supporté durant toutes ces années et qu'il espère revoir vite que cet événement soit intervenu", a conclu le procureur de Mont-de-Marsan.