Alors que les corps des dix victimes du double crash d'hélicoptères survenu à Villa Castelli en Argentine sur le tournage de l'émission de TF1 Dropped sont restés outre-Atlantique pour les besoins de l'enquête dans l'attente d'une autopsie, les candidats sortis indemnes de l'aventure ont atterri ce matin à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, près de Paris.
Cinq jours après le drame, nos confrères du Parisien-Aujourd'hui en France publient ce samedi 14 mars un entretien avec David Ocampo, un ancien policier témoin de cette terrible collision entre deux hélicoptères, survenue en fin de journée, le lundi 9 mars. Ce jour-là, il coupait de l'herbe pour nourrir son bétail. Bouleversé par ce qu'il a vécu, il se souvient du désarroi qui était le sien quand il a assisté, impuissant, au choc des deux appareils en plein air avant leur explosion au sol. Il s'est aussitôt rendu aux abords des hélicos échoués avant de revenir sur ses pas, repoussé par l'étouffante chaleur.
"J'ai traversé les enclos et des chemins pour rejoindre la prairie où ils sont tombés. A ce moment-là, le sol a tremblé sous mes pieds, les deux hélicoptères venaient de s'embraser et d'exploser. J'étais environ à 30 mètres. Un énorme champignon de fumée et de feu a envahi le ciel. Le souffle de l'explosion m'a déstabilisé", se souvient, toujours sous le choc, l'ex-policier entendu en milieu de semaine, en qualité de témoin, par le juge Daniel Herrera en charge de l'enquête. "Maintenant que je revis ce moment et que je le raconte à nouveau, je ne me sens pas bien. Je voulais aider ces gens, les sortir de ce brasier mais on n'y voyait rien. Tout était en feu. Il n'y avait que du feu, du feu encore et partout. Je me sentais impuissant, incapable d'agir et ce n'est pas dans ma nature", déplore-t-il.
Sévère avec lui-même, David Ocampo est aujourd'hui rongé par le remord : "Pourquoi ne suis-je pas rentré dans le feu ? J'ai été lâche. Je m'en veux terriblement, même si c'était impossible. Je ne sais pas s'ils étaient vivants. J'aurais aimé au moins faire quelque chose. J'espère que les familles accepteront de me pardonner. C'est important pour moi..."
Joachim Ohnona