Luc Le Vaillant est un ami de François Gabart, il l'a notamment aidé à l'écriture de son livre Rêver large sorti en 2016. Une relation privilégiée qui explique pourquoi le journaliste de Libération a réussi à obtenir des confidences personnelles du skippeur de 37 ans.
François Gabart est le portrait de l'édition du 23 avril 2020 de Libération, dans laquelle il évoque son confinement depuis sa maison blanche située au dessus de la marina de Port-la-Forêt, le port de plaisance de La Forêt-Fouesnant, dans le Finistère. L'occasion de rappeler qu'il est le papa de deux jeunes garçons, nés de sa relation avec une journaliste télé, "qui fait aussi dans la communication", et dont il ne dévoile pas le nom. Ces deux bambins s'appellent Maël (2 ans et demi) et Titouan (6 mois). Ce prénom original ne doit rien au hasard, il est celui de l'homme qui a remporté la première édition du Vendée Globe en mars 1990, une épreuve reine dans le monde des sports nautiques. Tout comme Titouan Lamazou, François Gabart l'a remportée en 2013. Pour occuper et épuiser Maël, le skipper lui propose des footings dans le jardin. "Je le chronomètre quand il fait le tour de la maison. Il est passé sous les 30 secondes", dit-il à Libération. La gestion des deux garçons est répartie équitablement entre leurs deux parents. "Ils se relaient en des quarts de courte durée, alternant à parité soins premier âge et télétravail", écrit Luc Le Vaillant. Habitué à être quotidiennement en contact avec la mer, pratiquant kayak et surf, François Gabart prend son mal en patience et tente de compenser en faisant des footings qui ne peuvent pas durer plus d'une heure et l'éloigner de plus d'un kilomètre de sa maison. C'est la règle en cette période de confinement.
Le skippeur, également papa d'un autre garçon qui vit avec sa maman en Norvège, compare le statut de confiné à celui de navigateur. "Le skippeur est volontaire. Il a préparé son affaire, la revendique, la désire. Il est dans l'action. Il y a bien sûr du danger, mais ce n'est pas la maladie ou la mort qui guettent. L'anxiété n'est pas du même ordre", déclare-t-il. Selon lui, un seul mot d'ordre, la patience, pour sortir de cette période difficile : "Il faut être patient, accepter l'incertitude, ne pas se braquer contre ce qui ne dépend pas de soi. Et puis il y a un autre rapport au temps." Tout comme lorsque l'on est seul dans son bateau, face à des situations imprévues.