L'irrésistible ascension de Justine Triet s'est poursuivie ce dimanche 18 février 2024 lors de la cérémonie des BAFTA, les récompenses britanniques du cinéma, avec l'obtention du prix du meilleur scénario original pour le film Anatomie d'une chute. La réalisatrice française se prépare pour les César ce vendredi 23 février avec 11 nominations, mais également pour les Oscars où son oeuvre concourt dans quatre catégories ! Depuis cette palme d'or à Cannes, la cinéaste de 45 ans fait des éclats grâce à ce film qu'elle a scénarisé avec Arthur Harari. Plus que son complice d'écriture, il est son compagnon.
Avec humour lors de son discours aux BAFTA, Justine Triet avait expliqué que, malgré le propos de son film - l'histoire d'un homme retrouvé mort et de sa femme soupçonnée -, "tout va bien" entre son compagnon et elle. Un homme de l'ombre de 43 ans et père de ses deux enfants, qui laisse toute la place qu'elle mérite à sa bien-aimée.
Arthur Harari et Justine Triet, qui ont précédemment collaboré ensemble sur le film Sibyl avec Virginie Efira, habitent ensemble dans un duplex du 10e arrondissement de Paris. Il a signé seul deux autres films, le polar Diamant noir, avec Niels Schneider, et Onoda, 10 000 nuits dans la jungle sur l'histoire d'un soldat japonais isolé sur une île près de trente ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Aimant être derrière la caméra, il est aussi à l'aise devant, en témoigne son rôle dans Le Procès Goldman dans lequel il incarne l'avocat Georges Kiejman. Il a décroché une nomination aux César en tant que meilleur second rôle pour cette prestation et affronte dans cette catégorie Swann Arlaud, à qui il a écrit le rôle dans... Anatomie d'une chute.
Vanity Fair avait tenté de décrypter le couple lors d'un entretien : "En interview, le contraste entre leur personnalité est frappant. Elle est facilement emportée par un flot de paroles. Elle a le rire facile et une propension au second degré. Lui intervient avec parcimonie, chaque mot semble pesé et passé à la moulinette d'un cerveau en alerte."
Issu d'une famille de passionnés de cinéma (son grand-père est le metteur en scène de théâtre et acteur Clément Harari), Arthur Harari a une première fois rencontré Justine Triet lors du Festival de Brive en 2007. Un an passe, Justine Triet invite Arthur Harari à ses 30 ans. Il lui offre un disque de pop brésilienne qu'elle n'appréciera pas, "un ratage absolu", confie la cinéaste à Vanity Fair. Le magazine ajoute alors après, comme un enchaînement digne d'une rom com de cinéma : "Un an et demi plus tard, elle est enceinte de leur premier enfant."
A quatre mains, ils ont écrit la vérité du couple comme peu ont réussi à le faire jusqu'à présent, avec un langage universel qui séduit au-delà de nos frontières. Après la chute, l'anatomie d'une réussite.