Le prince William et Kate Middleton à l'abbaye de Westminster pour le service spécial en l'honneur des 60 ans du couronnement d'Elizabeth II, le 4 juin 2013, à un mois et demi de la naissance de leur premier enfant.© Abaca
Le bébé de Kate Middleton, c'est un peu comme le blockbuster de l'année : le grand public attend fiévreusement sa sortie. Sauf que la date n'est pas fixée. La principale intéressée a vaguement évoqué la mi-juillet, les médias ont beaucoup parlé du samedi 13, le prince William a décidé de jouer au polo dans le Gloucestershire le dimanche 14 (semblant indiquer que la naissance aura ou n'aura pas eu lieu selon lui ?). Wait and see.
Et à défaut de bande-annonce, les observateurs se livrent à leurs passe-temps favoris : les paris en tout genre (prénom, sexe, etc.), les arbres généalogiques (d'où on apprend que le bébé royal et ses parents sont cousins à divers degrés de Ben Affleck, Beyoncé, Céline Dion ou encore des Brangelina), produits dérivés (d'autant que le couple a donné son assentiment)...
Parmi les dernières miscellanées, une statistique pas tout à fait anodine, révélée d'ailleurs par le gouvernement : le petit prince ou la petite princesse de Cambridge (titre prévu pour le bébé) a une chance sur trois de vivre centenaire, et même... 39% de chances s'il s'agit d'une petite fille ! Dans un pays marqué par de vénérables matriarches (la reine Victoria, qui vécut 81 ans dont 64 sur le trône, la reine mère Elizabeth, qui s'est éteinte à 101 ans en 2002, et bien sûr l'actuelle reine Elizabeth II, qui se porte comme un charme à 87 ans), la perspective d'une future reine à la longévité hors norme a de quoi séduire. D'autant qu'une telle longévité induirait un règne proportionnel, à l'image, admirable, de celui de la monarque en fonction aujourd'hui.
En réalité, le royal baby n'est pas le seul concernant : la statistique publiée cette semaine par le gouvernement britannique, qui traduit l'accroissement de l'espérance de vie, s'applique à tous les bébés nés ou qui naîtront en 2013. Rapportée à la famille royale, la donnée invite touefois à rappeler que lorsque la princesse Elizabeth (aujourd'hui Elizabeth II) est née, en 1926, l'espérance de vie d'une femme était de 70,6 ans, moyenne qu'elle a largement surpassée, et les chances de vivre centenaire pas plus élevées que 3,4% ! Plus tard, en 1946, à la naissance du prince Charles, héritier du trône, l'espérance de vie d'un homme était de 77,4 ans avec 8,2% de probabilité d'atteindre les 100 ans. Plus proche de nous, à la naissance du prince William, l'espérance de vie masculine avait grimpé à 85,2 ans, avec 1 chance sur 5 de passer le cap des 100 ans.
Et le mouvement se poursuit : le bébé du duc et de la duchesse de Cambridge naîtra avec une espérance de vie de 90,9 ans si c'est un prince, et 94,3 ans si c'est une princesse.
Mais l'aspect idéalisé de la chose ne saurait occulter son pendant grave : le problème de la gestion de l'alourdissement du quatrième âge et en particulier le problème des retraites, une réforme en cours outre-Manche.
A noter que certains bébés partiront avec un petit capital départ : des pièces d'un penny porte-chance commémoratives, d'une valeur de 28 livres (un peu plus de 30 euros), ont été frappées par la monnaie royale pour tous les enfants nés le même jour que le bébé du prince William et de Kate Middleton, soit 2 013 "good luck silver pennies" pour être sûr d'en disposer d'assez, 1 983 naissances étant recensées en moyenne par jour en Grande-Bretagne.
