Dans Ma vie avec Mesrine (Plon), Sylvia Jeanjacquot raconte, avec l'aide de Frédéric Ploquin et Maria Plobete, ses dix-huit mois de passion et d'amour avec Jacques Mesrine, l'ennemi public numéro 1. Pendant ces dix-huit mois et jusqu'au jour fatidique, le 2 novembre 1979, jour de la mort de Jacques Mesrine dans une fusillade "organisée", Sylvia est restée aux côtés de Jacques Mesrine, l'homme de sa vie. C'était il y a 32 ans. Aujourd'hui, Sylvia Jeanjacquot qui va avoir 60 ans évoque ce moment de sa vie pas comme les autres lors d'une interview accordée à Nikos Aliagas, dans la matinale de Bruce Toussaint sur Europe 1.
15 ans séparent Jacques et Sylvia. Mais lorsque cette dernière rencontre Jacques, c'est le coup de foudre. Elle ne connaît alors pas les agissements de gangster de ce dernier. Elle raconte : "J'ai été séduite par Jacques. Il m'a ensuite montré Mesrine et j'ai pris le tout. J'ai choisi de prendre l'ensemble." Ils vivent alors une véritable passion pendant 18 mois. Amoureuse, Sylvia accepte de vivre clandestinement, en cavale, et tout comme Jacques, se camoufle derrière des perruques, puisque son identité a aussi été démasquée.
Mais le 2 novembre 1979, c'est le drame. Aujourd'hui, quand elle revient sur la place de Clignancourt, sur laquelle elle n'était jamais revenue depuis tout ce temps, elle se souvient et pleure encore son homme. Elle se souvient d'une "pluie de balles". Elle raconte : "J'ai reçu très exactement sept balles. Je suis arrivée in-extremis, presque morte, à l'hôpital Boucicaut où j'ai été prise en charge et très bien soignée." La perte de son oeil gauche, un bras droit déchiqueté, de terribles blessures, pas moins d'une dizaine d'opérations et plus de deux ans de prison, les séquelles sont lourdes... Elle sera acquittée, comme les autres ultimes complices du grand Jacques.
Elle se rappelle et confie à Nikos Aliagas : "Vous ne sentez pas les balles car le cerveau n'enregistre pas. Vous ne sentez rien. Les armes ça fait comme des pétards. Et tout d'un coup quand tout est fini, c'est là où vous avez mal et que vous réalisez ce qu'il s'est passé."
Dans les pages de VSD, elle raconte : "Jacques, lui, a été exécuté comme un chien, sur la place publique. La porte de Clignancourt, ça a été sa guillotine à lui." La dernière compagne de Jacques Mesrine ajoute sur les ondes d'Europe 1 ce matin, mercredi 21 septembre : "Il a été exécuté comme un animal, il a été exhibé, montré, tripoté. Je l'ai même vu entièrement nu à la morgue."
Nikos repasse alors le testament magnétique que Mesrine avait laissé. En écoutant ce message rempli d'amour et la voix de Mesrine, Sylvia ne peut s'empêcher d'être bouleversée. Mesrine lui conseille de ne pas rester "seule" avec sa "souffrance". C'est ce qu'elle a fait. Aujourd'hui, Sylvia vit depuis plus de vingt-cinq ans avec le même compagnon, est maman d'une grande fille et est même grand-mère de trois petits enfants. Une vie aux antipodes de celle d'une compagne de voyou !
Mais pourquoi alors, ce besoin d'écrire un ouvrage sur ce dernier ? Sylvia tient simplement à rétablir la vérité : "Beaucoup de gens ont raconté des choses horribles. Que Jacques était sale, que c'était un beauf, qu'il était bête, qu'il était raciste et violent avec les femmes", explique-t-elle dans VSD.
Elle explique à Nikos que Mesrine n'a jamais été violent avec elle et affirme que le film - en deux parties et diffusé les 26 septembre et 3 octobre prochains sur M6 - produit par Thomas Langmann n'est que mensonger et diffamatoire. Elle n'a rien éprouvé suite à la mort de Charlie Bauer (ex-complice de Mesrine) qu'elle qualifie d'immonde dans VSD, car elle le considère comme responsable de la sale image de son couple. Il a été le conseiller du film... mais surtout c'est par lui que les policiers sont remontés à leur "planque" et de sa "faute" si Mesrine a été exécuté ! Elle n'a pas tort Sylvia... Incarnée par Ludivine Sagnier aux côtés de Vincent Cassel dans le rôle titre, Sylvia ne s'est pas reconnue du tout. Physiquement déjà, Ludivine Sagnier ne ressemble pas à la grande et très belle brune aux longs cheveux qu'était Sylvia Jeanjacquot. Continuant à décrire cet homme qu'elle a tant aimé comme un gentleman et un "être pudique et bien éduqué" et "très galant", elle offre aujourd'hui sa version de l'histoire de l'ennemi public numéro 1... Sa vie avec Mesrine !
Chloé Breen