Les royaux belges font leur Noël, décimé par la tuerie et sans le prince Laurent

C'est dans un contexte très particulier que le roi Albert et la reine Paola de Belgique donnaient hier, mercredi 14 décembre, le traditionnel concert de Noël et la réception au palais royal qui leur offrent l'occasion de remercier chaque année les personnes impliquées dans la réussite des activités royales de l'année.

L'édition 2011 de ce rendez-vous incontournable était probablement empreinte de sentiments mêlés, entre l'espoir et le soulagement suscités par la formation récente, en début de mois, du nouveau gouvernement d'Elio Di Rupo, après 541 jours de crise politique et de vacance de gouvernement (triste record), et l'effroi et le deuil provoqués par la terrible tuerie perpétrée mardi 13 décembre à Liège par Nordine Amrani, dans laquelle cinq personnes ont trouvé la mort et plus de 120 ont été blessées (pour certaines, le pronostic vital est encore engagé).

Comme la famille royale néerlandaise, visée par une attaque meurtrière en avril 2009, ou celle de Norvège, meurtrie par l'atroce carnage d'Utoeya en juillet 2011, les royaux belges doivent à leur tour endurer avec leurs sujets un pénible deuil. Et, à la veille d'accueillir leurs invités au palais en fin d'après-midi, hier, le roi Albert et la reine Paola s'étaient d'ailleurs rendus le jour même de la fusillade sur les lieux du drame, place Saint-Lambert, à Liège, où le marché de Noël a plongé en enfer le temps de quelques minutes. Précédé par le Premier ministre Elio Di Rupo, la ministre de la justice Annemie Turtelboom et la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet, le couple est arrivé en fin d'après-midi pour témoigner de sa peine et de sa compassion ; sur place, il s'est fait décrire, au palais local, les circonstances exactes de l'attaque et le profil de son auteur, avant de repartir vers 19 heures. Un registre des condoléances a été ouvert ce jeudi au parlement fédéral à l'initiative de la Chambre et du Sénat.

Mercredi, c'était au tour du couple héritier de se rendre à Liège pour apporter son soutien : le prince Philippe et son épouse la princesse Mathilde, ainsi que la reine Fabiola, qui les accompagnait, ont ainsi manqué le Noël au palais, à Bruxelles, où une minute de silence a été observée. C'est donc devant un comité royal restreint composé seulement du roi et de la reine et de la princesse Astrid avec le prince Lorenz que se sont produits l'orchestre deFilharmonie et les solistes de la Chapelle Musicale Reine Elisabeth, dirigés par Philippe Herreweghe.

Le concert de Noël était également marqué par une autre absence médiatique : le prince Laurent et son épouse la princesse Claire n'y étaient pas. Après des mois de mise au ban des activités de la famille royale en raison de sa mauvaise conduite, le fils cadet du roi avait pourtant eu la permission de prendre part avec la famille royale à la Fête du Roi le 15 novembre dernier. Une réhabilitation en fait en demi-mesure, puisque le monarque, incomodé par les frasques de son fils et dont les relations avec lui passent pour relativement tendues, n'assistait pas à l'événement. Les deux hommes ne se sont plus croisés en événement officiel depuis le printemps. Cette fois, la cour royale, annonçant l'absence du prince Laurent, avait mentionné que son épouse et lui se trouveraient simultanément en voyage d'affaires à l'étranger - les médias belges ont évoqué le sultanat d'Oman -, "avec l'accord du gouvernement". Une mention pas anodine, puisque c'est une visite en dépit de la désapprobation du gouvernement du prince Laurent en République Démocratique du Congo qui avait mis le feu aux poudres en mars dernier. A noter que le prince était en fait convié au concert mais a lui-même choisi de décliner.

Il n'empêche que le calme peine à revenir autour de lui, où les coups d'éclat se succèdent. Après son altercation avec un journaliste lors de la Fête du Roi, le prince Laurent a été accablé par le témoignage à charge de Diane de Schaetzen, une de ses nombreuses conquêtes avant son mariage avec Claire. Fréquentée dans les années 1990, la femme en question a affirmé dans l'émission télévisée Questions à la une, proposant sur la RTBF une véritable compilation des frasques du prince, que celui-ci l'avait violentée. Il y a quelque temps, c'est le top Tasha de Vasconcelos qui disait avoir été effrayé par ce "dingue" de Laurent de Belgique, très entreprenant... Réagissant à ce nouveau scandale lors de l'inauguration d'un foyer pour sans-abri accompagnés de chiens, cet inconditionnel ami des animaux globalement apprécié de la population a souligné qu'il était tout aussi respectueux avec les êtres humains. Il va lui falloir s'armer de courage, car ce n'est pas terminé : Mario Danneels, qui a révélé aux Belges l'existence de Delphine Boël, la fille naturelle du Roi, prépare un portrait du prince Laurent...