Melvil Poupaud© Angeli
La suite après la publicité
Melvil Poupaud incarne dans nombre de ses films des personnages tourmentés par la vie. Dans Le Refuge, il est Louis, que la drogue emporte dans son enfer. Pour L'Autre Monde, il incarne un personnage trouble. Et hors des plateaux de cinéma, l'acteur est un homme en plein questionnement qui transforme son interview pour Marie Claire en une plongée nébuleuse et fascinante sur la nature humaine. Extraits.
"Dans la vie, j'ai l'impression de chercher en permanence à être quelqu'un d'autre", explique le comédien. Attentiste, il a besoin qu'on lui dise qui il est et donne un exemple très fort : "J'ai une fille de 9 ans et je ne comprenais pas mon rôle jusqu'au jour où elle a parlé et m'a appelé papa. Quand elle pleurait, bébé, j'avais l'impression d'être garagiste, de faire de la maintenance : est-ce qu'elle a faim, froid ? Dès qu'elle m'a donné mon rôle, je l'ai assumé et aujourd'hui, je suis père à 100%."
Avec cette même sincérité désarmante, il se confie sur son enfance : "Ma mère a fréquenté pas mal de junkies, des gens du cinéma des années 80. Il y avait pas mal d'allumés chez moi. [...] J'ai culpabilisé d'être trop petit pour pouvoir protéger ma mère. J'en ai gardé l'idée qu'il faut être un homme très fort pour défendre les gens quon aime." En grandissant, il a eu cette envie de danger, visitant des endroits louches, suivant des femmes dont il sentait qu'elles allaient le malmener et ajoute : "J'ai connu la drogue, aussi."
Parler d'amour ne fait pas peur à Melvil Poupaud, qui se met à nu : "J'ai été en couple pendant dix ans, marié. Nous sommes séparés depuis cinq ans. C'était génial. Je l'aime toujours beaucoup. [...] J'ai trouvé une fille encore plus hermétique que moi à l'embourgeoisement. On a vécu des aventures extrêmes, un peu gothiques."
Les histoires de coeur ne sont pas simples avec ce comédien qui aime trop : "Depuis que je suis tout petit, quand une fille me plaît trop, je tombe vite dans le côté gentil, romantique. Quand j'ai joué dans L'Amant de Jean-Jacques Annaud, je suis tombé fou amoureux de Jane March, l'actrice. J'ai tenu un journal très méticuleux de mon amour, j'enregistrais ma voix et j'expliquais les petits indices, les attouchements. L'amour est une drogue superforte et je deviens vraiment fou. Je vois bien que ça ne donne pas envie."
Tourmenté par l'amour, il parle aussi de sa révélation spirituelle au moment de son mariage et à quel point la parole de Jésus l'a marqué : "J'ai vu la lumière. Je n'ai pas fait de psychanalyse, je n'ai pas pris de médicaments. J'avais besoin d'amour, j'avais besoin de croire qu'on pouvait m'aimer. Et surtout me pardonner. [...] Je n'étais pas sûr qu'on m'aimait vraiment. Et je n'en suis d'ailleurs pas toujours sûr. J'avais un manque. Venant du père."
Pour être bien dans sa vie, s'il ne peut compter sur l'amour, Melvil Poupaud est serein avec sa fille et ses amis. L'amitié joue un rôle majeur dans sa vie : "Je suis célibataire depuis longtemps. J'ai beaucoup d'amis." Il précise toutefois la situation parfois compliquée avec des amies filles célibataires : "Il y a forcément un moment où la question du cul va se poser."
Angoissé, le comédien veut cependant transmettre de belles valeurs humanistes à sa fille : "J'entends des parents dire : 'Il faut être méchant dans la vie' ; je n'ai pas envie de lui apprendre ça. Quand tu es gentil, c'est comme dans les films : tu gagnes à la fin. Et si tu ne gagnes pas, c'est pour une bonne raison. Sur son dernier bulletin scolaire était écrit : 'Et surtout, Anna a un sens profond de la camaraderie.' Ça m'a vraiment ému."
Melvil Poupaud était récemment à l'affiche des Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Marie Claire du mois de décembre.
"Dans la vie, j'ai l'impression de chercher en permanence à être quelqu'un d'autre", explique le comédien. Attentiste, il a besoin qu'on lui dise qui il est et donne un exemple très fort : "J'ai une fille de 9 ans et je ne comprenais pas mon rôle jusqu'au jour où elle a parlé et m'a appelé papa. Quand elle pleurait, bébé, j'avais l'impression d'être garagiste, de faire de la maintenance : est-ce qu'elle a faim, froid ? Dès qu'elle m'a donné mon rôle, je l'ai assumé et aujourd'hui, je suis père à 100%."
Avec cette même sincérité désarmante, il se confie sur son enfance : "Ma mère a fréquenté pas mal de junkies, des gens du cinéma des années 80. Il y avait pas mal d'allumés chez moi. [...] J'ai culpabilisé d'être trop petit pour pouvoir protéger ma mère. J'en ai gardé l'idée qu'il faut être un homme très fort pour défendre les gens quon aime." En grandissant, il a eu cette envie de danger, visitant des endroits louches, suivant des femmes dont il sentait qu'elles allaient le malmener et ajoute : "J'ai connu la drogue, aussi."
Parler d'amour ne fait pas peur à Melvil Poupaud, qui se met à nu : "J'ai été en couple pendant dix ans, marié. Nous sommes séparés depuis cinq ans. C'était génial. Je l'aime toujours beaucoup. [...] J'ai trouvé une fille encore plus hermétique que moi à l'embourgeoisement. On a vécu des aventures extrêmes, un peu gothiques."
Les histoires de coeur ne sont pas simples avec ce comédien qui aime trop : "Depuis que je suis tout petit, quand une fille me plaît trop, je tombe vite dans le côté gentil, romantique. Quand j'ai joué dans L'Amant de Jean-Jacques Annaud, je suis tombé fou amoureux de Jane March, l'actrice. J'ai tenu un journal très méticuleux de mon amour, j'enregistrais ma voix et j'expliquais les petits indices, les attouchements. L'amour est une drogue superforte et je deviens vraiment fou. Je vois bien que ça ne donne pas envie."
Tourmenté par l'amour, il parle aussi de sa révélation spirituelle au moment de son mariage et à quel point la parole de Jésus l'a marqué : "J'ai vu la lumière. Je n'ai pas fait de psychanalyse, je n'ai pas pris de médicaments. J'avais besoin d'amour, j'avais besoin de croire qu'on pouvait m'aimer. Et surtout me pardonner. [...] Je n'étais pas sûr qu'on m'aimait vraiment. Et je n'en suis d'ailleurs pas toujours sûr. J'avais un manque. Venant du père."
Pour être bien dans sa vie, s'il ne peut compter sur l'amour, Melvil Poupaud est serein avec sa fille et ses amis. L'amitié joue un rôle majeur dans sa vie : "Je suis célibataire depuis longtemps. J'ai beaucoup d'amis." Il précise toutefois la situation parfois compliquée avec des amies filles célibataires : "Il y a forcément un moment où la question du cul va se poser."
Angoissé, le comédien veut cependant transmettre de belles valeurs humanistes à sa fille : "J'entends des parents dire : 'Il faut être méchant dans la vie' ; je n'ai pas envie de lui apprendre ça. Quand tu es gentil, c'est comme dans les films : tu gagnes à la fin. Et si tu ne gagnes pas, c'est pour une bonne raison. Sur son dernier bulletin scolaire était écrit : 'Et surtout, Anna a un sens profond de la camaraderie.' Ça m'a vraiment ému."
Melvil Poupaud était récemment à l'affiche des Mystères de Lisbonne de Raoul Ruiz.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien dans le magazine Marie Claire du mois de décembre.