Jean-Louis Gauthier, ancien vainqueur d'étapes et maillot jaune sur le Tour de France, a été retrouvé mort à côté de son vélo le 11 juillet 2014. La disparition de cette figure très aimée de la Grande Boucle, à laquelle il avait pris part en tant que soigneur après sa retraite sportive, a ému de nombreux coureurs, comme Jimmy Engoulvent, qui a publié ce message et ce montage sur Twitter.© Twitter, Jimmy Engoulvent
La route du Tour de France est semée de grandes embûches, de grandes joies, de grands souvenirs et de grands drames. Ce samedi 12 juillet 2013, la Grande Boucle et tous ses protagonistes ne manqueront certainement pas d'avoir une pensée émue pour Jean-Louis Gauthier, un ancien éphémère maillot jaune devenu un soigneur très apprécié, dont le décès brutal vient d'être communiqué. C'est à côté de son vélo qu'on a retrouvé son corps sans vie...
Double vainqueur d'étape sur le Tour de France et porteur du maillot jaune une journée lors de l'édition 1983, Jean-Louis Gauthier, originaire d'Angoulême, a trouvé la mort sur les routes de sa Charente natale. Agé de 58 ans seulement, il a été découvert dans la matinée du vendredi 11 juillet gisant à la sortie de Maine-de-Boixe, entre Angoulême et Ruffec. Un malaise cardiaque pourrait, selon les premiers éléments de l'enquête menée par la gendarmerie de Confolens, être en cause.
Passé professionnel à 22 ans après avoir signé plusieurs dizaines de victoires en amateur dans les années 1970, Jean-Louis Gauthier avait découvert le Tour de France en 1978 sous les couleurs de Lejeune. Il s'était ensuite illustré dès l'édition 1980 (qu'il termina à la 50e place), dont il avait enlevé la sixième étape, courue entre Lille et Compiègne. Puis, en 1983, à la faveur du contre-la-montre par équipes dominé par sa formation de l'époque, Coop-Mercier, il s'emparait du maillot jaune. Le graal de tout coureur cycliste, qu'il n'endossera que le temps d'une étape, mais dont le souvenir glorieux lui collera à la peau le reste de ses jours : "Je n'ai jamais fait un Tour sans que quelqu'un vienne m'en parler, c'est là où tu vois l'impact de cette course. J'ai pris le maillot jaune, je l'ai perdu le lendemain, et trente ans plus tard on s'en souvient encore", se souvenait-il en 2012, interviewé par La Dépêche du Midi sur le parcours de la Grande Boucle. Cette année-là, il participait à son 35e Tour de France : après 10 en vélo, il était devenu soigneur au sein de plusieurs équipes, comme Gan, Crédit Agricole ou, dernièrement, Saur-Sojasun.
"Notre petit papa"
Dans le milieu, Jean-Louis Gauthier était une figure extrêmement aimée. Sur le site de L'Equipe, le témoignage ému fourni par le coureur Jean-Marc Marino est éloquent : "Cela a été une journée longue et dure. Pas tellement parce que j'ai roulé en tête du peloton pendant 200 bornes mais parce que j'ai appris à l'arrivée le décès de Jean-Louis Gauthier, réagit le Castrais engagé au sein de la formation Cannondale, qui a couru les quatre saisons précédentes chez Sojasun. Je suis resté sous le choc pendant cinq minutes. Son nom n'est peut-être pas connu du grand public mais c'est une icône dans le peloton. C'est un ancien coureur qui n'avait jamais quitté le peloton : il a massé des centaines de coureurs. Je le connais depuis que je suis passé professionnel. Il m'a accompagné chez Crédit Agricole puis chez Sojasun où il conduisait notre bus. Il ne parlait pas beaucoup, on le présentait comme un taiseux mais quand il s'exprimait, c'était tranchant, toujours pertinent et souvent drôle. Il était apprécié et respecté de tous."
Décrivant quelqu'un de modeste, "sans un mot plus haut que l'autre", qui l'a "réconforté" à ses débuts mais savait aussi "remettre en place les jeunes coureurs trop prétentieux", Marino, qui ne l'avait pas revu depuis le repas d'adieu des Sojasun mais avait de ses nouvelles, déclare encore : "Pour moi et pour les autres coureurs, c'était notre petit papa. Dans l'équipe, on l'adorait (...) On va essayer de faire une belle course pour lui."
Les passionnés auront sans doute plaisir à lire également l'hommage touchant d'Olivier Perrier sur le site Le Dérailleur, tandis que Cyril Lemoine, le coureur Cofidis porteur du maillot à pois, prenait le départ de la huitième étape avec un brassard noir après avoir partagé sa peine sur Twitter.
"C'est ma fierté, je les ai tous faits", s'enorgueillissait en 2012 auprès de La Dépêche du Midi Jean-Louis Gauthier lors de son 35e Tour de France d'affilée. Il a lâché celui-là en cours de route, c'est bien triste...
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