C'est l'un des plus grands palmarès du patinage artistique français. À aujourd'hui 47 ans, Surya Bonaly reste l'une des figures les plus importantes de son sport, à l'instar de Nathalie Péchalat. Désormais installée aux États-Unis depuis de nombreuses années, la native de Nice est installée à Las Vegas où elle est devenue entraîneuse pour des patineurs. Neuf fois championne de France, elle a régné pendant longtemps sur sa discipline à l'échelle nationale, mais cela ne s'est pas vraiment traduit par de grands résultats à l'échelle européenne ou mondiale.
Elle revient aujourd'hui dans les colonnes du Parisien sur cette époque de sa vie où elle dominait en France, mais pas à l'international. Quand le journaliste lui demande si elle pense avoir été privée de médaille d'or à cause de sa couleur, la réponse de Surya Bonaly est claire : "Plein de choses m'ont privé de titres. J'étais noire, une enfant adoptée et trop différente". Un constat froid sur une époque où les gens n'étaient pas encore prêts à lui laisser sa chance, selon elle. "Je faisais des figures, comme les quadruples sauts, que j'étais la seule à réussir et ça provoquait des jalousies. J'ai déstabilisé beaucoup de monde à une période où les idées n'étaient pas très ouvertes et les gens mal éduqués", raconte-t-elle aujourd'hui.
Dans les spectacles, j'étais moins bien payée, j'avais une moins belle robe
Si elle regrette ce manque de reconnaissance, elle n'incrimine pas les autres athlètes et elle assure qu'aucun d'entre eux n'a jamais fait preuve de racisme à son encontre. Malheureusement, ce phénomène s'est fait ressentir à d'autres moments. "Dans les spectacles, j'étais moins bien payée, j'avais une moins belle robe. J'entendais 'pour Surya, on ne va pas faire le maximum'. On me faisait patiner avec des lumières sombres, qui faisaient qu'on ne me voyait pas", décrit-elle. Si elle regrette cette attitude, Surya Bonaly n'a pas gardé de rancoeur. "On s'insurgeait souvent avec ma mère, mais j'en rigole aujourd'hui en y repensant", conclut-elle.
L'interview de Surya Bonaly est à retrouver en intégralité sur le site du Parisien.