William Gallas : Ses quatre vérités sur Domenech et le fiasco tricolore...
Publié le 8 juillet 2010 à 14:16
Par Guillaume J.
Juillet 2010 : William Gallas sort de son silence dans Les Inrockuptibles après le fiasco français en Coupe du monde...
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Après les "confessions" insipides et bafouilleuses d'Evra, Henry et Abidal, c'est au tour de William Gallas de se mettre à table. Et c'est Raymond Domenech qui déguste.

Incertain avant la Coupe du monde et finalement appelé dans le groupe retenu pour la compétition, le défenseur d'Arsenal et cadre de l'équipe de France (32 ans, 83 sélections) aurait peut-être préféré être victime de sa condition physique incertaine et ne pas participer à l'intolérable déroute des Bleus en Afrique du sud. Le mal étant fait, c'est dans les pages... des Inrockuptibles (?) que le joueur s'épanche en exclusivité : accusant d'avoir été muselé (on se souvient que, suite au scandale Anelka, le principal intéressé et Patrice Evra avaient indiqué qu'on leur avait interdit de s'exprimer publiquement), il prend sa revanche. Sans gants ; plutôt avec les crampons et les deux pieds décollés. Lassé d'être attaqué personnellement, avec véhémence, il règle ses comptes et, selon la formule des Inrocks, "choisit de raconter la vraie histoire des Bleus en Afrique du Sud, enfin". Le premier qui dit la vérité, titre le magazine. La vraie histoire... Celle écrite et narrée par les joueurs, nous permettrons-nous tout de même de faire remarquer.

Ainsi, à côté des critiques qu'on qualifiera de franchement consensuelles, du type de "On aurait dû jouer avec deux attaquants ; je ne comprends pas qu'on soit resté sur la même tactique pendant quatre ans", on trouvera dans cet entretien-fleuve un certain nombre de mises au point et de rancoeurs.

Morceaux choisis du déballage d'un Gallas qui, rappelant qu'il n'est "pas quelqu'un qui parle beaucoup", ne supporte plus d'être éreinté (les consultants, à l'image de Thuram ou Dugarry, tirent à boulets rouges sur les joueurs incriminés dans ce fisco) :

"Il y a beaucoup de choses fausses qui ont été dites sur ce groupe et sur les joueurs. C'est difficile à accepter".

"S'il y a eu fiasco, il y a eu des raisons. Et pour moi, il ne faut pas se voiler la face : elles viennent de l'entraîneur". Il explicite : "Il y a vraiment eu un problème de communication. Domenech n'était pas ouvert. Beaucoup de joueurs ne pouvaient pas parler avec lui. C'était mon cas. Il dit qu'il nous écoute, qu'il y a un dialogue, mais à la fin il prend toujours sa décision seul. Ce qu'on dit n'a aucun poids. Donc, au bout d'un moment, on ne parle plus. Moi, je ne parlais plus. J'écoutais, je faisais ce qu'il me disait."

Seconde couche : "On n'a pas fait grève pour le plaisir. On a atteint un ras-le-bol. Il y avait des années de frustration. Le vrai problème, c'est le sélectionneur. C'est un constat. Je n'ai pas été bon, on n'a pas été bons. Mais le coach n'a pas été bon non plus. A un moment, il faut dire les choses..."

Pourquoi ne pas avoir tiré la sonnette d'alarme plus tôt, si les relations avec le sélectionneur étaient si délétères ? "C'était difficile d'en parler publiquement. On n'aurait plus été sélectionnés ou alors relégués sur le banc. Donc on se taisait. Mais je pense que la rupture a eu lieu il y a des années (...) [après l'Euro 2008] Le coach a eu la mainmise sur l'équipe et la situation s'est dégradée... Les joueurs n'avaient plus leur mot à dire. Je pense que les cadres n'étaient plus écoutés."

Avant le premier match, face à l'Uruguay : "On a parlé avec le coach lors du stage à Tignes. On avait l'impression d'avoir été entendus, on était un peu rassurés. Mais le jour du match contre l'Uruguay, il change de tactique au dernier moment. Il sort Malouda. On s'est posé beaucoup de questions".

Privé de capitanat... "Le plus dur, c'est la façon dont ça s'est passé. Domenech ne m'a rien dit. Pendant l'Euro 2008, Thierry Henry était capitaine, j'étais vice-capitaine. Le coach venait nous voir quand il y avait un problème avec un joueur. Là, j'apprends par hasard avant le match contre le Costa Rica que le capitaine, c'est Evra. Je le constate en entrant dans le vestiaire : je m'asseois et je vois le brassard. Le fanion du match est accroché sur son maillot (...) C'est la façon de faire de Domenech (...) Il a un gros problème à ce niveau. Il m'a dit : 'De toute façon, tu ne seras pas un bon capitaine'."

L'avant-affaire Anelka : "Un ras-le-bol qui durait depuis des semaines. Même les entraînements n'étaient pas au niveau. Vous pouvez avoir les meilleurs joueurs du monde dans votre équipe, si vous n'avez pas l'entraîneur qu'il faut, vous n'aurez pas de résultats." Une analyse qui risque de faire jaser : même individuellement, les Bleus n'ont pas vraiment montré qu'ils avaient l'envergure de "meilleurs joueurs du monde" face à des opposants supposés nettement inférieurs...

Son doigt d'honneur à la fin de France-Mexique, devant David Astorga (journaliste foot de TF1) : "J'ai eu des différends avec ce journaliste, j'ai plusieurs fois refusé de participé à Téléfoot... Cela n'a pas plu. J'ai donc eu ce geste. Je veux qu'on m'en excuse, si cela a pu blesser des gens. Je n'accepte pas que l'on dise que c'était un geste adressé aux supporters et aux Français". Des différends avec les journalistes ? Pas une première pour Gallas. "Je veux qu'on m'en excuse" ? Belle humilité...

Le boycott de l'entraînement : "Samedi matin, le jour de la parution du fameux numéro de L'Equipe, j'apprends que Nico va être exclu. Evra réunit les cadres et annonce la nouvelle à tout le monde. On est tous choqués par le titre de L'Equipe. On pense que Nico doit discuter avec le coach. Nico est d'accord. Alors, on cherche le coach mais le coch n'est pas là. On le cherche partout. Au bout d'une heure, on monte et on le trouve assis à l'étage. On se regarde, surpris. On nous avait dit qu'il était en balade et il était là. Mais il n'y aura pas de dialogue. Il refuse (...) Dimanche matin, tout le monde est d'accord pour boycotter l'entraînement. Les cadres n'ont pas du tout mis la pression. Nous voulions tous protester contre la décision prise par le coach et la Fédération. Surtout que le coach a expliqué que ce n'est pas l'insulte qui a provoqué l'exclusion mais le fait qu'il n'y ait pas eu de dialogue après... Alors que c'est lui qui l'a refusé !"

Le bus de la honte : "Le coach arrive, essaie de nous dissuader de boycotter l'entraînement. Il nous dit qu'on ne mesure pas les conséquences de notre geste. Et là, j'insiste là-dessus, on demande à tout le monde : Qui veut descendre ? Qui veut aller s'entraîner ? Personne ne se lève. Et personne n'a le couteau sous la gorge."

Des regrets ? "C'est après, quand cela prend de l'ampleur dans le monde entier qu'on réalise et qu'on décide de présenter des excuses. Mais on nous en a empêchés."

Les attaques après l'élimination : "C'est allé beaucoup trop loin. J'ai entendu Roselyne Bachelot parler de 'caïds immatures'. Ce n'est pas du tout le discours qu'elle nous a tenu avant le match contre l'Afrique du sud. Faut arrêter, les joueurs de l'équipe de France sont des hommes, ils ont des responsabilités, ils sont pères de famille..." (...) Pendant trois ans, j'en ai pris plein la gueule. On m'a collé une personnalité qui n'est pas la mienne. Ma fille, au téléphone, m'a demandé : "Papa, c'est vrai que tu es un caïd ?" Elle avait entendu ça à l'école. Pour moi, une limite a été franchie".

Les vannes sont ouvertes. Consultez le reste de la déferlante dans les Inrockuptibles, en kiosques cette semaine. Et à chacun de se faire son idée sur le degré de responsabilité des uns et des autres.

 

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