Et si le plus judicieux des cadeaux de Noël, à glisser dans la chaussette des plus grands enfants, était le... préservatif ? À l'approche de la Fête de la Nativité, et de festivités de fin d'année qui occasionneront peut-être des rapprochements, l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) s'inquiète de voir que le caractère indispensable du préservatif ne coule pas de source chez les plus jeunes...
Sur la lancée de sa web-série PuceauX à destination des jeunes, créditée de 3,6 millions de vues sur YouTube en 6 semaines (75% de l'audience étant âgés de moins de 24 ans et 60% ayant entre 13 et 17 ans) et fraîchement auréolée du 20e grand prix Effie (qui salue l'efficacité "prouvée et démontrée d'une campagne"), l'INPES lance le 1er décembre une nouvelle campagne rappelant que le préservatif est la meilleure défense contre le VIH et toutes les infections sexuellement transmissibles (IST). Un Avent militant, avant qu'il ne soit trop tard.
À notre époque, constate l'Institut, les IST restent méconnues et les progrès thérapeutiques ont éloigné les craintes d'une contamination par le VIH. Résultat, le préservatif, masculin et féminin, moyen de protection autant que de contraception, ne paraît plus indispensable dans de nombreux esprits, et son usage est en recul, en particulier chez les populations les plus sensibles, comme les jeunes, notamment concernés par le cas du tout premier rapport sexuel et celui de la variation de partenaires (un nouveau partenaire au moins au cours des douze derniers mois pour 32% des hommes). 34% des hommes de moins de 30 ans disent avoir utilisé un préservatif pour leur dernier rapport alors qu'ils étaient 50% en 2004. Cet abandon du préservatif n'est pas lié au fait que la personne ait fait un test récent du dépistage du VIH1. L'efficacité du préservatif comme moyen de protection n'est d'ailleurs plus un acquis pour cette jeune population : si 73% des 18-30 ans le jugeaient tout à fait efficace pour se protéger du VIH en 1992, ils n'étaient plus que 59% en 2010.
Même tendance du côté de la communauté homosexuelle. Les hommes ayant des relations avec des hommes l'utilisent moins depuis ces dernières années : 38% des HSH déclarent au moins une pénétration anale sans préservatif dans les 12 derniers mois avec des partenaires occasionnels, de statut VIH inconnu ou différent contre 33% en 2004. L'INPES cible également particulièrement une partie des migrants d'Afrique sub-saharienne, pour qui, selon des sondages réalisés il y a quelques années, le préservatif n'est pas du tout quelque chose de banal.
Pour l'INPES, pas de doute : "la meilleure défense, c'est le préservatif", et il faut continuer à le faire savoir. C'est pourquoi la nouvelle campagne de l'institut rappelle à tous et plus particulièrement aux jeunes que le préservatif est multiprotecteur. "Si chacun a des raisons différentes d'être concerné, le préservatif reste la solution commune à tous pour ne pas être contaminé. C'est pourquoi, nous avons voulu créer un visuel universel rappelant l'efficacité du préservatif", explique sa directrice générale Thanh Le-Luong.La campagne, qui sera déployée massivement à partir du 2 décembre, s'appuiera sur Internet sur le site www.onsexprime.fr sur la sexualité des jeunes, sa page Facebook et sa chaîne YouTube. Et toujours : le site d'information et de prévention www.info-ist.fr, le numéro vert Sida Info Service (08 00 84 08 00), anonyme et gratuit, disponible tous les jours 24h/24, ou encore le site www.sida-info-service.org, qui fournit des informations claires et complètes sur le dépistage, recense les coordonnées des centres de dépistage anonymes et gratuits (CDAG) et offre la possibilité de poser des questions en ligne sur le VIH-sida et les IST.