Prince Andrew : Hilare et nostalgique, malgré le scandale de l'esclave sexuelle

Peu importe l'ampleur du scandale et l'opiniâtreté des avocats de Virginia Roberts, le prince Andrew semble à l'épreuve des balles médiatiques. Et c'est avec un large sourire - et même... un rire tonitruant - qu'il reprenait cette semaine le cours de ses activités royales, en 2015.

Rentré de Davos, où il s'est exprimé pour la première et unique fois - en quelques mots seulement - sur les allégations le visant concernant des relations sexuelles avec une jeune femme mineure au moment des faits, le duc d'York, second fils et troisième enfant de la reine Elizabeth II, conduisait jeudi 29 janvier une cérémonie de remises de décorations militaires.

Portant son uniforme et ses galons de contre-amiral d'honneur de la Marine britannique, le prince Andrew s'est montré d'une bonne humeur blindée, malgré le contexte, à la base aéronavale royale de Yeovilton, dans le Somerset, au moment de remettre leurs ailes à quatre pilotes d'hélicoptère et deux instructeurs de la Royal Navy. Parmi les officiers décorés ce jour-là figurait notamment le lieutenant Danielle Welch, une jeune femme de 30 ans (à peu de choses près l'âge de celle qui dit avoir eu avec lui des relations sexuelles forcées par son ami le milliardaire Jeffrey Epstein) qui est la première et seule femme à piloter un hélicoptère Lynx. Le duc d'York a également remis leurs ailes au lieutenant Rhydian Edwards (Lynx), aux lieutenants Thomas Lofthouse et Matthew Clark (Sea King), au lieutenant Max Crosby et au sous-lieutenant Christian Smith (instructeurs).

"Le simple fait d'être ici aujourd'hui, pour prendre part à l'une de ces très, très importantes cérémonies dans la vie de la flotte de l'Armée de l'Air, me rappelle bien des souvenirs de l'époque où je me trouvais à la place de ces jeunes gens, il y a longtemps", a déclaré le prince Andrew, qui s'est en revanche abstenu de tout commentaire sur l'affaire qui a stoppé net ses vacances aux sports d'hiver et le suit partout depuis.

Cité dans le cadre d'une procédure en cours à Palm Beach (Floride) contre Jeffrey Epstein, richissime banquier new-yorkais dont il est un ami de longue date et qui a été condamné en 2008 à 18 mois de prison pour sollicitation sexuelle de mineures (il est depuis inscrit au fichier des délinquants sexuels), le fils adoré de la reine Elizabeth II était sans doute soulagé de savoir que les efforts des avocats de Virginia Roberts, qui se présente comme une ancienne esclave sexuelle du businessman et dit, dans un récit détaillé et dérangeant, avoir eu à trois reprises des rapports sexuels forcés avec le prince, sont pour l'instant vain. Les conseils de la jeune femme veulent obliger Andrew d'York à venir témoigner sous serment, mais doivent pour ce faire lui remettre une citation à comparaître en main propre, selon la procédure. Or, leur tentative par le biais de l'ambassade britannique à Washington n'a pas abouti : "Les documents ont été incorrectement adressés à notre ambassade à Washington. Etant donné qu'ils n'ont pas été transmis par les canaux appropriés, nous les renvoyons pour qu'ils puissent être envoyés par les canaux internationaux agréés concernant la transmission de documents légaux", a déclaré un porte-parole de l'ambassade.

Dans le même temps, le milliardaire pédophile Jeffrey Epstein s'est exprimé pour la première fois, par le biais de ses avocats, lesquels redoutent la divulgation d'une lettre de 23 pages datant de 2007 concernant l'accord passé cette année-là avec les procureurs américains : visé par la plainte de la mère d'une adolescente déposée en 2005, le milliardaire avait négocié une peine clémente (plaidant coupable, il avait écopé de 18 mois de réclusion, dont il n'a purgés que 13) à l'insu de ses victimes supposées. Aujourd'hui, ce sont elles qui ont engagé des poursuites contre les procureurs. "Il y a de sérieux motifs d'inquiétude, fondés, quant à la divulgation potentielle de volumineuses négociations d'accord devant un tribunal à la seule fin de les rendre accessibles aux médias à scandale, déplorent les avocats du magnat. C'est une affaire largement scrutée et commentée. M. Epstein ainsi que d'autres individus ont fait l'objet d'attaques, d'allégations et de totales inventions étranges et nauséabondes. La frénésie des médias n'a pas été alimentée par M. Epstein ni par le gouvernement."