Président du jury du festival international du film de l'Orange d'or d'Antalya en Turquie, le cinéaste et acteur Emir Kusturica n'a pas fait long feu, claquant la porte de cette manifestation. L'homme aux deux Palmes d'Or (Papa est en voyage d'affaires, Underground) n'a pas apprécié qu'on l'accuse de promouvoir les positions pro-serbes dans ses films et de minimiser les crimes serbes au début de la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995).
En effet, le ministre de la Culture turc, Ertugrul Günay, s'est insurgé le 9 octobre contre les prises de positions controversées de l'artiste et avait décidé de bouder le festival. De plus, un élu ultranationaliste local a gâché la soirée d'inauguration en lançant des insultes en direction du président du jury lorsqu'il est monté sur scène, indique RFI.
Face à ces attaques, il a répliqué avec colère : "Je considère le ministre de la Culture de ce pays comme un ennemi car il le mérite. [...] C'est de la barbarie et des méthodes primitives." Il a ensuite annoncé son départ du pays le dimanche 10 octobre. Selon Les Inrocks, le cinéaste a tenu à rappeler son statut d' "anti-impérialiste" et a critiqué la Turquie pour son déni du génocide Arménien.
Inévitablement dépassés par cette situation chaotique et polémique, les organisateurs de l'événement tentent de trouver une solution à cet incident diplomatique.