Le regard un peu soucieux, Isabelle Nanty pose, très classe, dans les pages du magazine Marie-Claire. Figure populaire et attachante du cinéma français, nommée aux César pour Tatie Danielle, Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain et Pas sur la bouche, de retour en 2018 avec Les Tuche 3, la comédienne et metteur en scène met de côté l'humour pour parler en toute sincérité de sujets très personnels...
En 2003, Isabelle Nanty dévoile l'irrésistible comédie Le Bison (et sa voisine Dorine), dans lequel elle joue au côté d'Édouard Baer. Mais comme elle nous l'avait confié en interview, elle n'a réalisé aucun autre film depuis, ses quelques scénarios n'ayant été jamais montés : ses scripts se sont révélés trop sombres pour les producteurs qui l'attendaient dans le registre comique. Mais ce n'est pas l'unique raison qui l'a empêchée de poursuivre dans cette voie.
"D'abord, j'ai eu mon enfant. Dans Le Bison, je jouais une femme enceinte, et ma fille est née le jour où j'ai filmé l'accouchement de mon personnage... Tallulah [15 ans, qu'elle a adoptée, NDLR] est une famille nombreuse à elle toute seule. Je suis dyslexique, dyspraxique, dyscalculique... et je suis aussi Distilbène. Très vite, j'ai su que je ne pourrais pas faire d'enfant", confie l'artiste. À l'affiche de la comédie Mon poussin dans laquelle elle joue une maman très poule, elle est, hors caméra, une mère très épanouie.
Une maman comblée qui a su se construire une vie sereine malgré les obstacles. Dans son milieu professionnel, Isabelle Nanty a fait son bonhomme de chemin, même si, ayant raté "tous les concours de théâtre", elle ne s'est pas toujours sentie légitime. Modeste malgré ses succès, elle garde les pieds sur terre. Elle n'oublie pas que son personnage des Tuche, Cathy, c'est elle si elle n'était pas devenue actrice : "Je la connais bien. Son bon sens, son amour de la famille. Ils ne se sentent pas légitimes non plus, les Tuche, toujours un peu intimidés mais toujours naturels. (...) L'authenticité, le 'on ne ment pas', ça vient de l'éducation de ma mère, protestante." Et tant pis si la comédienne n'a pas pu devenir propriétaire, faute de fiches de paie classiques : "Je me suis débrouillée pour tenir avec ce que je gagnais chaque année pour tenir. Je suis très peu matérialiste."
Retrouvez l'intégralité de l'interview dans le magazine Marie-Claire du mois d'août 2017