Derrière le César, l'Oscar ou encore le Golden Globe remportée par Marion Cotillard pour son interprétation magistrale de la légendaire Edith Piaf dans La Môme, se cachent de grandes souffrances. Du haut de ses 38 ans, la star française n'avait jamais raconté les dessous du tournage de ce film dirigé par Olivier Dahan. Un tournage pour lequel la compagne de Guillaume Canet s'est projetée elle-même dans ses derniers retranchements...
Interrogée par The Guardian sur ce rôle-clé dans sa carrière, Marion Cotillard a révélé avoir été longtemps hantée, voire possédée par Edith Piaf. À l'instar des acteurs hollywoodiens qui utilisent La Méthode de l'Actors Studio pour mieux s'imprégner de leur personnage et ne plus le quitter jusqu'au clap final du tournage, Marion Cotillard était la Môme Piaf. Habitée par l'interprète de La Vie en rose, L'Hymne à l'amour ou encore Non je ne regrette rien, l'actrice a même eu un mal fou à se défaire de son personnage.... "J'ai tout essayé, raconte-t-elle. J'ai fait des exorcismes avec du sel et du feu. J'ai voyagé jusqu'à Bora Bora pour la fuir. J'ai été au Pérou sur le Machu Picchu afin de procéder à d'anciennes cérémonies chamaniques pour me purifier avant de réaliser pourquoi je n'arrivais pas à la laisser partir. Elle avait été abandonnée dans son enfance. Sa plus grande peur était d'être seule."
Une peur partagée par Marion Cotillard qui n'a jamais caché son enfance perturbée par des questionnements incessants sur l'existence, sa place sur Terre. "J'avais des dilemmes existentiels dès l'âge de 7 ans, des questions obsessionnelles à propos de ma place dans le monde. D'où venons-nous ? Pourquoi suis-je ici ?", se demandait la petite Marion. Avant d'évoquer son expérience de la solitude : "Je ne pouvais pas m'identifier à quelqu'un. À l'école, on me considérait comme bizarre. Je ne comprenais pas les relations entre les gens", se rappelle-t-elle dans le Guardian.
Si aujourd'hui elle est libérée de l'emprise d'Edith Piaf, les propos étonnants de Marion Cotillard confirment ceux d'Olivier Dahan qui, après la sortie du film au magazine Première, racontait la préparation quasi obsessionnelle de sa comédienne principale. "Marion n'avait qu'une obsession : être à la hauteur de Piaf, ne pas la décevoir, se souvenait-il. Il y avait un côté mystique dans sa démarche. Le jour, la nuit, elle l'écoutait en boucle, lui parlait. Elle ne la quittait pas. Marion a même appris à tricoter parce que Piaf tricotait." En 2004, alors qu'elle venait d'interprèter Tina Lombardi dans Un long dimanche de fiançailles, Marion Cotillard avait déjà fini à l'hôpital, cette fois à cause du trac.