Depuis la venue, le 26 septembre dans On n'est pas couché, de Nadine Morano, qui a laissé derrière elle toute une trainée de propos polémiques, Laurent Ruquier est quelque peu ébranlé. Il faut dire qu'en dix saisons, jamais On n'est pas couché n'avait connu une telle rentrée.
Accusé de faire la part belle au Front National en invitant des intellectuels que l'on dit proches du parti d'extrême droite (Michel Houellebecq et Michel Onfray en septembre, puis Alain Finkielkraut la semaine dernière), Laurent Ruquier, qui n'a pourtant jamais caché son attachement aux valeurs socialistes, envisage aujourd'hui d'arrêter son émission phare. Ni plus ni moins.
Dans les colonnes du quotidien Le Monde, daté du jeudi 8 octobre, Laurent Ruquier explique : "Je me pose vraiment des questions sur l'année prochaine, avec l'élection présidentielle qui arrive. Je ne suis pas sûr d'avoir envie de mettre le nez dans ce merdier."
Cette déclaration de l'animateur de France 2 intervient dans le cadre d'un article fleuve signé Raphaëlle Bacqué dans les colonnes du quotidien. Cette dernière accuse notamment On n'est pas couché "d'orchestrer des polémiques (et) d'avoir accompagné le dynamitage du clivage gauche/droite".
Laurent Ruquier, que l'on retrouve également dans Les Grosses Têtes sur RTL tous les après-midi, mettra-t-il à exécution cette menace ? Il faut dire qu'On n'est pas couché reste l'un des rares plateaux de télévision où les personnalités politiques peuvent prendre la parole pendant plus d'une heure dans un face-à-face souvent pugnace avec des journalistes, et sans adversaire politique. Si l'émission, qui s'impose en tête des audiences quasi systématiquement le samedi soir en seconde partie de soirée, est maintenue à l'antenne sur la saison 2016/2017, elle sera assurément l'un des lieux de passage obligés de tout candidat à la présidentielle lors de la campagne.
Joachim Ohnona