Tchéky Karyo

C'est à Istanbul que Tchéky Karyo, de son vrai nom, Baru Djaki Karyo, voit le jour le 4 octobre 1953.

Dans un premier temps, c'est vers le théâtre qu'il s'oriente en intégrant la troupe parisienne de Daniel Sorano. Il progresse rapidement sur les planches et rejoint le théâtre national de Strasbourg où il a l'occasion de se forger une solide expérience en interprétant les auteurs classiques du répertoire, passant ainsi de Molière à William Shakespeare.

Tchéky Karyo bifurque rapidement vers le septième art et ses débuts sont un coup de maître. En 1981, il tourne dans un film de référence : Le retour de Martin Guerre aux côtés de Gérard Depardieu et Nathalie Baye. Le film obtient d'ailleurs trois César en 1983. Au cours de cette cérémonie, Tchéky Karyo est nommé pour le César de Meilleur espoir masculin pour son interprétation de Petrovic dans le film La Balance.

Sa voix grave et sa gueule de truand sont prisés par la crème des réalisateurs français. Jean-Jacques Annaud lui confie un rôle de chasseur implacable dans L'ours quand Luc Besson en fait le mentor de la froide Nikita dans le film du même nom. L'attrait du réalisateur pour Tchéky Karyo ne se dément pas : il lui demande de jouer par la suite dans Jeanne d'Arc, et dans Le baiser Mortel du Dragon,.dont il est producteur.

Le début des années 1990 est un nouveau coup d'accélérateur pour la carrière de Tchéky Karyo. Les échos concernant son talent ont entre temps franchi l'Atlantique, et le cinéma américain lui offre des rôles à sa mesure : en 1992, il incarne Pinzon dans la superproduction 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott. Il donne la réplique à Will Smith en 1995 dans Bad Boys et joue un flic corrompu dans Crying Freeman, film franco canadien sorti la même année. Une fois encore dans une production hollywoodienne, il interprète Jean Villeneuve dans The patriot où il est plongé dans la tourmente de la guerre d'indépendance américaine au côté de Mel Gibson. Il joue dans pas moins de quinze productions à grands succès outre-Atlantique avec les plus grands acteurs et réalisateurs.

Tchéky Karyo se révèle à l'aise aussi bien dans les films d'époque, en habitat d'apparat, comme dans Le roi danse que dans les rôle de flic véreux et brutaux à l'image de son personnage dans Doberman avec Monica Bellucci et Vincent Cassel. Plus surprenant, il ne s'interdit pas de jouer dans des comédies qui lui donne l'occasion de casser une image trop sérieuse. Il est le premier projectionniste assassiné dans La Cité de la peur, la comédie absurde et déjanté des Nuls, ou encore le banquier dans Ne quittez pas ! d'Arthur Joffé sorti en 2004.

Trois ans plus tard, cet artiste touche à tout retourne dans la France profonde, comme à ses début en 1981, en jouant un chevalier dans Jacquou le croquant d'Eugène Le Roy. Un des atouts majeurs du comédien hors pair est sans conteste sa voix chaude, suave et sensuelle. Il la met au service d'un documentaire historique sur la résistance en 2007 en voix off et c'est logiquement qu'il se lance dans musique à la fin 2006. Il interprète aussi bien le classique de jazz Strange fruit de Billie Holiday que des titres dont les textes sont d'une poésie soignée. Une manière également pour lui de renouer avec les sons orientaux de son enfance, entendus en Turquie, et de jouer de ses influences variées, allant des chants grégoriens au flamenco.
Mais quelle sera la nouvelle folie de Tchéky Karyo ?

Filmographie :
2008 : Les dents de la nuit, de Stephen Cafiero
2008 : L'affaire de Bruay-en-Artois, de Charlotte Brändström (TV)
2007 : Jacquou Le Croquant, de Laurent Boutonnat
2007 : Les cerfs-volants, de Jérôme Cornuau (TV)
2006 : Flyboys, de Tony Bill
2005 : S.A.C, des hommes dans l'ombre, de Thomas Vincent (TV)
2004 : Taking lives, de D.J Caruso
2004 : Le père Goriot, de Jean-Daniel Verhaeghe
2004 : Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet
2003 : Fusion, de Jon Amiel
2003 : Ne quittez pas, d'Arthur Joffé
2002 : Blueberry, l'expérience secrète, de Jan Kounen
2001 : The Good Thief, de Neil Jordan
2001 : Le baiser du dragon, de Chris Nahon
2000 : The Patriot, de Roland Emmerich
2000 : Saving Grace, de Nigel Cole
2000 : Le roi danse, de Gérard Corbiau
1999 : Wing Commander, de Chris Roberts
1999 : Jeanne d'Arc, de Luc Besson
1998 : Comme un poisson hors de l'eau, d'Hervé Hadmar
1998 : Babel, de Gérard Pullicino
1997 : Addicted to love, de Griffin Dunne
1997 : Les mille merveilles de l'univers, de Jean-Michel Roux
1997 : Passaggio per il paradiso, de Antonio Baiocco
1997 : Que la lumière soit !, d'Arthur Joffé
1997 : Doberman, de Jan Kounen
1996 : Va où ton coeur te porte, de Cristina Comencini
1995 : Terre lointaine, de Walter Salles
1995 : GoldenEye, de Martin Campbell
1995 : Bad boys, de Michael Bay
1995 : Small Man, de John Hillot
1995 : Habitat, de René Daalder
1995 : Crying Freeman, de Christophe Gans
1994 : Opération Dumbo Drop, de Simon Wincer
1994 : Colpo di luna, d'Alberto Simone
1994 : La Cité de la peur, d'Alain Berbérian
1993 : L'ange noir, de Jean-Claude Brisseau
1993 : Nostradamus, de Roger Christian
1992 : And the band played on, deRoger Spottiswoode
1992 : Zadig ou le Bonheur, de Pierre Henri Salfati
1992 : 1492 : Christophe Colomb de Ridley Scott
1991 : La villa del Venerdi, de Mauro Bolognini
1991 : L'Affut, de Yannick Bellon
1990 : Isabelle Eberhardt, de Ian Pringle
1990 : Nikita, de Luc Besson
1989 : Hight Art, de Walter Salles
1989 : Vincent et moi, de Michael Rubbo
1989 : La fille des collines, de Robin Davis
1988 : L'Ours, de Jean-Jacques Annaud
1988 : Corps perdu, de Edouard de Gregori
1988 : Australia, de Jean-Jacques Andrien
1987 : Spirale, de Christopher Frank
1987 : La maison dans la dune, de Michel Mees (TV)
1986 : Le moine et la sorcière, de Suzanne Schiffman
1986 : Etats d'âmes, de Jacques Fansten
1985 : Bleu comme l'Enfer, d'Yves Boisset
1985 : L'unique, de Jérôme Diamant-Berger
1985 : La mode mode d'emploi, de William Klein
1984 : L'amour braque, d'Andrzej Zulawski
1984 : Le Matelot 512, de René Allio
1984 : Der Grotenholm, de Rainer Kirkberg
1984 : Les Nuits de la pleine lune, d'Eric Rohmer
1983 : Le Marginal, de Jacques Deray
1983 : La java des ombres, de Romain Goupil
1982 : La balance, de Bob Swain
1982 : Que les gros salaires lèvent le doigt !, de Denis Granier-Deferre
1981 : Toute une nuit, de Chantal Akerman
1981 : Le retour de Martin Guerre, de Daniel Vigne

Discographie :
2006 : Ce lien qui nous unit

Théâtre :
2008 : La tectonique des sentiments, d'Eric-Emmanuel Schmitt