Les plus attentifs connaissent Blanche Gardin grâce à l'excellente série Working Girls. Pour les autres, elle est cette comique passée par le Jamel Comedy Club qui monte, monte, monte... Actuellement sur les planches de l'Européen à Paris, elle raconte son parcours au magazine l'Obs.
À 39 ans, Blanche Gardin a déjà vécu plusieurs vies. Il faut dire que, de son propre aveu, elle ne tient pas en place. La comédienne et humoriste a notamment eu une adolescence mouvementée, sortant du cadre propret où elle grandissait avec des parents plutôt intellos et un frère et une soeur dans la lignée familiale. En regardant en arrière, elle se souvient d'une ado "fumeuse de shit, dark et fofolle", dit-elle à l'Obs. Ainsi, à 17 ans, elle prend la décision avec une copine de se suicider. En réalité, elle vole le passeport de sa soeur et fugue pendant neuf mois, passant par plusieurs pays d'Europe et vivant des expériences hallucinantes comme lorsqu'elle se retrouve "embringuée dans une troupe de punks à chien" ! Devenue majeure entre-temps et après avoir donné signe de vie à ses parents, elle rentre à Paris, marquée par la mort de son petit ami, emporté par une overdose...
Blanche Gardin entamera une vie d'adulte avec plus de sérénité, reprenant les cours à la fac et tombant amoureuse de la sociologie. Mais le destin revient frapper à sa porte et la prive de son père, mort d'un cancer. "Ça m'a complètement coupée dans mon élan, j'ai tout arrêtée juste avant la thèse", dit-elle. Elle cherche à devenir éducatrice spécialisée même si elle sait que ce n'est pas pour elle et finit par partir au Mexique, où elle reprend ses mauvaises habitudes avec la drogue. Finalement, sa porte de secours viendra de ses connaissances puisqu'elle est contactée par Kader Aoun (qui travaille pour le Jamel Comedy Club et pour Canal+) qui lui propose de venir travailler pour la télé.
De nature solitaire, au point d'aimer passer une semaine seule dans le Vercors, Blanche Gardin a pourtant connu d'autres histoires de coeur, qui se sont mal terminées. Psychologiquement plus fragile, elle ne cache pas avoir fait un séjour en hôpital psychiatrique. C'est à cette période qu'elle se lance dans l'écriture de son premier spectacle. Écrire lui fait du bien et elle cache la dureté des choses derrière de l'humour. Aujourd'hui, elle a beau jouer le spectacle Je parle toute seule, force est de constater qu'ils sont de plus de plus en plus de gens à venir l'écouter...
Thomas Montet
L'interview de Blanche Gardin est à lire dans L'Obs, en kiosques le 9 février 2017.