Lauréat d'un Grammy Award en février dernier pour son album Before the dawn (Avant l'aurore), Buju Banton ne reverra pas la lumière du jour avant un moment.
La star jamaïcaine, un des grands noms du reggae/dancehall, auquel il contribue activement (9 albums studio en 20 ans, et des dizaines de compilations), vient en effet d'écoper de dix ans de prison ferme pour trafic de cocaïne.
L'artiste de 37 ans, qui traîne déjà une réputation sulfureuse depuis la fin des années 1980 et son énorme tube Boom Bye Bye (composé en réponse à une affaire de viol d'enfant) qui défraya la chronique par ses propos homophobes meurtriers, avait été écroué à Miami par la Drug Enforcement Administration (les stup' américains) en décembre 2009 pour possession de cinq kilos de cocaïne et intention d'en vendre - un agent infiltré auquel Banton chercha à vendre pour 125 000 dollars de dope permit l'arrestation. Après l'échec de son premier procès en septembre 2010, le jury ne parvenant pas à se prononcer unanimement, et sa remise en liberté sous caution en novembre (il avait même pu donner un concert à guichets fermés le 16 janvier), un second procès en février 2011 l'avait reconnu coupable au lendemain de son Grammy de trois des quatre chefs d'accusation qui pesaient contre lui : possession et intention de vendre cinq kilos de cocaïne, possession d'arme à feu et usage de moyens de communication pour vendre de la drogue. Jeudi 23 juin 2011, la sentence est tombée : dix ans de prison ferme.
Dans les faits, Buju Banton, qui encourait 15 ans de réclusion, ne devrait purger "que" six années de prison, compte tenu de la peine déjà effectuée, et se soumettra à sa libération à cinq années de contrôle judiciaire.Père de 15 enfants, Buju Banton, Mark Anthony Myrie de son vrai nom, a eu une pensée pour les siens, avant d'être incarcéré dans une prison fédérale de Miami la semaine prochaine : "A ma famille, tout particulièrement mes enfants, je dis de se souvenir de notre petite chanson, Aimez le Seigneur, et ne pas faire de mal. Cet homme n'est pas mort, ne le considérez pas comme un fantôme."
Une idole à l'ombre...