L'arrivée de Michel Field à la direction de l'information de France Télévisions fait grincer des dents en interne. Le journaliste, qui a oeuvré sur TF1, TF6, Paris Première, Europe 1, LCI mais aussi sur France 3 jusqu'en 2001, a pris à bras-le-corps le chantier à l'approche de l'échéance présidentielle, l'année prochaine.
C'est à lui que l'on doit l'arrivée de Claire Chazal sur France 5 avec Entrée libre ou encore la nomination d'Emilie Tran Nguyen à la présentation des JT de la mi-journée de France 3. Sa première grande décision a été la restauration des soirées d'information du jeudi : la suppression de l'émission politique Des paroles et des actes et la nomination d'Elise Lucet à la présentation et à la direction de la rédaction des émissions Envoyé Spécial et Complément d'enquête.
Invité sur le plateau du Supplément sur Canal+ dimanche 10 avril, Michel Field a d'ailleurs justifié son choix de remplacer le binôme formé par Guilaine Chenu et Françoise Joly par Elise Lucet... Et il n'y va pas par quatre chemins pour dire ce qu'il a sur le coeur : outre l'érosion des audiences, le problème majeur est la ligne éditoriale du programme à l'heure actuelle.
"Avoir un prime time le jeudi soir qui tourne autour de 10 à 12% de part de marché... Même si on n'est pas obsédé par l'audience, c'est important. (...) La semaine où Trump gagne un nombre incroyable de primaires aux Etats-Unis, j'attends du grand magazine de reportage du service public qu'il traite de cette actualité. Le sujet d'ouverture, c'est un sujet sur les pièces détachées d'électroménager !", s'est-il agacé. Et difficile de lui donner tort puisque d'autres grands magazines d'information comme Enquête Exclusive (M6) ou Enquête d'actualité (D8) ont su s'adapter à l'actualité et se montrer réactifs, suite à des événements marquants.
Il concède cependant que la position qui est celle de Guilaine Chenu et Françoise Joly à l'heure actuelle n'est pas des plus évidentes : "J'ai été 25 ans à l'antenne, je sais ce qu'elles ressentent. Je comprends qu'elles ne m'aiment pas en ce moment. (...) Mais en même temps, si je suis là pour ne rien foutre pendant les cinq années de mon mandat, je veux bien. Je serai payé pareil. Mais ce n'est pas ma conception du service public !", a-t-il lancé.
Joachim Ohnona