Eugene Saccomano est mort : la voix (exubérante) du foot à la radio s'est tue
Publié le 7 octobre 2019 à 20:19
Par Guillaume J.
Pendant plus de quarante ans sur Europe 1 puis sur RTL dans un format nouveau de débat qu'il a lancé en France et que tous ont copié, Eugène Saccomano a fait du football un show irrésistible. Plus discrètement auteur inspiré (on sait peu que le film Borsalino est tiré de son premier roman), il s'est éteint à 83 ans et laisse derrière lui un silance terriblement pesant.
Eugene Saccomano en 2013, portrait à Paris. Eugene Saccomano en 2013, portrait à Paris.© BestImage
Eugène Saccomano au 27e Salon du Livre de Cosne-Cours-sur-Loire, le 28 mai 2017. © JLPPA/Bestimage
Eugène Saccomano dans Vivement Dimanche en 2013
Eugène Saccomano et Guy Roux lors d'un match pour Thierry Roland et pour les 80 ans du football professionnel au Stade Charlety à Paris le 12 septembre 2012.
Eugène Saccomano et Bernard Tapie lors du procès de l'affaire OM/VA en mars 1995 à Valenciennes.
Exclusif - Eugène Saccomano en avril 2007 lors d'une soirée à la Tour Eiffel pour les 30 ans des Grosses Têtes sur RTL
Eugène Saccomano au 27e Salon du Livre de Cosne-Cours-sur-Loire, le 28 mai 2017. © JLPPA/Bestimage
Exclusif - Eugène Saccomano et Philippe Bouvard lors d'une soirée pour les 30 ans des Grosses Têtes sur RTL en avril 2007
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugène Saccomano entre Laurent Boyer et Philippe Labro en mai 2005 à Roland-Garros.
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugène Saccomano, portrait en 2009 à Paris
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugène Saccomano, portrait à Paris en 2016
Eugene Saccomano en 2013, portrait à Paris.
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Icône (très) sonore des soirées foot bien bien avant le roi des sports soit disponible en streaming et ne suscite les gesticulations hystériques de Yoann Riou, Eugene Saccomano est mort. Le journaliste sportif aux envolées vocales légendaires s'est éteint à l'âge de 83 ans, révèlent ce lundi 7 octobre 2019 nos confrères du site lepoint.fr.

Footballeur au Nîmes Olympique durant ses jeunes années, Eugène Saccomano n'avait pas tardé à embrasser sa vocation de journaliste sportif, remportant en 1952, à 16 ans, un concours du meilleur reporter junior organisé par le quotidien L'Equipe - ce même prix que décrochera quatorze ans plus tard un certain... Thierry Roland - et, avec, le droit d'aller couvrir les JO d'été d'Helsinki. Après avoir accompli son service militaire, le Gardois ne dévie pas de sa trajectoire et commence en 1959 comme journaliste pour Le Provençal avant de devenir, l'année suivante, correspondant permanent d'Europe n°1 (par la suite Europe 1) à Marseille. Dix ans de bons et loyaux services dans le Sud plus tard, au cours desquelles il a publié le roman Bandits à Marseille qui donnera à l'écran le classique Borsalino de Jacques Deray avec Belmondo et Delon, il intègre la rédaction parisienne de la station et en présente les journaux, avant de rallier en 1972 le service des sports dirigé par Fernand Choisel.

Jeux olympiques, Coupes du monde et journées de championnat seront désormais son terrain de jeu et il y imposera un style inédit et unique, fait d'un enthousiasme surnaturellement échevelé et d'improbables envolées lyriques qui vont se percher dans les aigus, communiquant à ses auditeurs des émotions comme personne avant lui et faisant de leurs rendez-vous radiophoniques un spectacle total, sans temps mort - même quand le jeu est arrêté.

Légende des ondes, Eugène Saccomano crée en 1996 la première émission quotidienne sur le sport à la radio, Europe Sport2, et innove encore deux ans plus tard avec Le Match du lundi, un programme inspiré d'une émission italienne qui lance le genre du débat sportif en France. Malgré ces initiatives, Europe 1 choisit en 2001 de se séparer de lui. A 65 ans, dont plus de quarante au service de la station de la rue François Ier, il rebondit aussitôt chez la concurrente RTL, où il anime chaque lundi On refait le match, une référence du genre où les grandes gueules sont bienvenues (Pascal Praud, Gilles Verdez ou encore Bernard Tapie compteront par exemple parmi les intervenants).

A l'annonce de la mort d'Eugène Saccomano, Europe 1 lui a rendu un premier hommage en ressortant de ses archives ses commentaires lors de la finale de la finale de la Coupe du monde remportée en 1998 par l'équipe de France. RTL a également fait part de sa profonde émotion, saluant un "homme de coeur qui incarnait le foot" mais avait aussi d'autres talents et qui, "très cultivé", "portait un regard aiguisé et amusé sur la société française", notamment dans sa chronique matinale baptisée La pensée d'Eugène.

Récompensé en 2014 par ses pairs et le Prix de la carrière décerné par l'association des écrivains sportifs, Eugène Saccomano avait en effet une autre passion dévorante que le foot : la littérature. Outre Bandits à Marseille, inspiré par l'affaire Guérini et qui lui valut son lot de menaces de mort, il publia une dizaine d'ouvrages, dont, dans les dernières années, deux essais consacrées à Céline et Giono, ses idoles.

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