C'est la nouvelle affaire qui fait trembler la famille royale espagnole. Mercredi 14 janvier, Juan Carlos Ier a vu la justice accepter d'examiner la demande en reconnaissance de paternité d'Ingrid Jeanne Sartiau. Cette citoyenne belge, âgée de 45 ans, assure en effet depuis environ quinze ans être la fille de l'ancien roi d'Espagne. Et pour la première fois, elle a décidé de s'exprimer à la télévision, dans l'émission Un tiempo nuevo, diffusée sur Telecinco, il y a quelques jours.
"Pour ma mère, c'était très dur de garder ce secret"
Juan Carlos Ier a-t-il une fille belge ? La question est sur toutes les lèvres outre-Pyrénées depuis cette décision de justice qui donne une tout autre dimension à cette affaire. Ingrid Jeanne Sartiau, la principale intéressée, en est, elle, intimement persuadée, comme elle l'a répété sur le plateau de Telecinco. "Je suis absolument sûre. Ma mère ne s'est même jamais mariée. Elle a toujours eu cet homme dans sa vie. Pour elle, ça a été très dur de garder ce secret", promet-elle, en français, face à l'animatrice Sandra Barneda.
Pour preuve, Ingrid Jeanne Sartiau assure également ne pas vouloir d'argent ni "porter préjudice" à la Maison royale, engluée dans plusieurs scandales ces dernières années, à commencer par l'affaire Noos qui menace l'infante Cristina d'un procès. "Il y a un âge où on veut savoir (...) Ce ne sont pas des caprices, mais quelque chose de très difficile pour moi. Après 45 ans d'attente, j'ai maintenant une réponse. Je ne comprends pas que des gens critiquent. Seules deux personnes peuvent le savoir, le roi Juan Carlos et ma mère", ajoute la citoyenne belge, soutenue dans sa démarche par sa mère mais aussi son "frère" Albert Sola.
"C'était une relation sentimentale"
C'est avec ce Catalan de 58 ans, qui se bat depuis vingt ans pour être aussi considéré comme le fils de Don Juan Carlos de Bourbon, qu'elle avait déjà saisi la justice en 2012. Tous deux s'appuyaient notamment sur un test ADN réalisé en Belgique prouvant qu'ils étaient frère et soeur à 91%, avant que la justice ne les déboute au nom de l'article 56 de la Constitution, selon lequel "la personne du roi est inviolable et n'est pas sujette à responsabilité". Une immunité qui s'est envolée depuis l'abdication de Juan Carlos Ier, le 18 juin 2014, au profit de son fils Felipe VI.
"Je ne suis pas là pour faire du populisme. On parle d'une personne importante et c'est normal qu'il y ait des réactions positives ou négatives. Et je les respecte", ajoute Ingrid Jeanne Sartiau. Elle assure également qu'entre sa maman et le roi d'Espagne, ce n'était pas une histoire éphémère. "Ma mère a fait une déclaration chez un notaire. C'était une relation sentimentale (...) Il y a eu une continuité dans cette relation", assure-t-elle, sans avoir visiblement plus de détails sur la durée de l'histoire. "Je ne crois pas que ma mère et le roi avaient des amis communs. Mais je sais qu'ils se sont rencontrés et qu'il y a eu une suite. Le roi a su que ma mère était enceinte, et a su que je suis née, absolument. D'après ma mère, c'était un homme très gentil et affectueux", ajoute-t-elle.
Avoir un père roi, une "malchance"
Ingrid Jeanne Sartiau se rappelle donc forcément de ce jour où tout a basculé. En voyant Juan Carlos (77 ans) apparaître à la télévision, il y a environ quinze ans, sa maman lui a en effet avoué que le roi était son père. "Ma vie a été complètement perturbée du moment où ma mère m'a raconté son histoire, raconte-t-elle. J'ai attendu six mois avant de le dire à mes enfants, parce que je ne voulais pas les choquer. Par malchance, il se trouve que mon père est roi, mais ça aurait pu arriver à n'importe qui." Des déclarations qui devraient embarrasser encore un peu plus le palais de la Zarzuela et le couple fatigué que forment l'ancien monarque et la reine Sofia...