






C'est un démarrage qu'elle aurait sûrement imaginé bien différent. Depuis qu'elle a été élue Miss France 2025 le 14 décembre dernier, tout est loin d'être un long fleuve tranquille pour Angélique Angarni-Filopon. Si la jeune femme avait fait forte impression tout au long du concours et notamment lors de son discours, les critiques des internautes n'ont pas tardé à pointer le bout de leur nez. Alors qu'elle a dû faire face à son interdiction de participer au concours de Miss Monde en raison de son âge, c'est une de ses interviews qui lui a vallu le plus gros flot de critiques et d'insultes. C'est sur Sud Radio le 8 janvier dernier au lendemain des commémorations des dix ans de Charlie Hebdo, qu'une réponse ou plutôt une non-réponse d'Angélique Angarni-Filopon va déranger le plus grand nombre. À la question "Vous êtes Charlie ?", l'air embarrassé, elle a préféré ne pas se prononcer. Charlie Hebdo avait également réagi à l’approche du week-end avec un dessin signé Juin, intitulé "Miss France n’est pas Charlie !", représentant trois barbus islamistes tenant une pancarte où l’on pouvait lire "Je suis Miss France". Cette fois-ci, c'est une ancienne Miss France qui a décidé de réagir.
"Pause! Vite fait! J'ai besoin de râler", écrit Vaimalama Chaves, Miss France 2019, sur Instagram en format Story. Et la jeune femme de 30 ans explique son indignation en découvrant que sa consoeur Angélique Angarni-Filopon a besoin d'une sécurité renforcée après avoir exprimé son avis. Elle fait aussi part de sa colère quant au lynchage qui vise Ebony, finaliste de Star Academy 2024. "Je suis fatiguée. En tant que métisse, en tant qu'ancienne Miss France et surtout en tant que femme, je suis fatiguée de lire le racisme, les insultes et la haine que permet 'la liberté d'expression'", écrit-elle. Selon elle, il s'agirait de revoir les définitions car "la liberté n'est pas le droit de répandre la haine sous prétexte de partager un avis". "Le monde devient fou", s'indigne l'ancienne reine de beauté sur le réseau social. Concernant la polémique Miss France/Charlie Hebdo, elle ne mâche pas ses mots. "Comment serait-il possible de se dire qu'un avenir meilleur est envisageable quand il est intolérable de se prononcer en défaveur du blasphème, partage Vaimalama Chaves. Je ne suis pas pour ce qu'il s'est passé chez Charlie Hebdo. Pour autant, je ne suis pas pour ce qu'ils font. Le manque de respect est offensant et tout le monde ne peut pas être d'accord avec ça."

Pas question pour elle donc de ne pas soutenir sa camarade dans cette polémique qui fait tant jaser. "Angélique a le droit de dire qu'elle n'est pas Charlie ! C'est son droit le plus fondamental que d'exister telle qu'elle est !", poursuit-elle. "Comment peut-on oser l'attaquer parce qu'elle a un avis ? À ceux qui dénigrent et sont mauvais, personne n'aimerait être insulté ainsi. Même pas vous, explique Vaimalama Chaves à sa communauté. Surtout pas en masse. Arrêtez, parce que quand ça vous arrivera et ça vous arrivera parce que le karma fait bien les choses, j'espère que vous aurez la force qu'elles ont, de continuer à avancer." Tout est dit.
Rappelons que Miss France, de son côté, avait reconnu avoir été "maladroite" dans un message publié sur son compte Instagram, affirmant "bien évidemment, la liberté d’expression est primordiale en France", tout en soulignant que sa fonction lui imposait "une neutralité sur certains sujets".