Michel Polnareff: Avec Danyellah et Louka à Bruxelles, rhabillage et confidences

Trois mois après son soir de gloire à l'Olympia le 14 juillet devant une foule de stars, c'est un air d'Olympia... 1972 que Michel Polnareff emportait jeudi 17 novembre 2016 à Bruxelles. En présence de sa compagne Danyellah et de leur fils Louka, 5 ans, l'Amiral se trouvait dans la capitale belge pour rhabiller, à la veille de son concert de vendredi au à Forest National, le Manneken-Pis d'une réplique d'une tenue de scène qu'il portait cette année-là dans la mythique salle parisienne.

Entre l'emblématique popstar française, qui montra ses fesses justement pour promouvoir de manière provocante le passage de sa Polnarévolution par l'Olympia en 1972, et le petit pisseur sans complexe du coeur de Bruxelles, le sexe à l'air, il y a une communauté d'irrévérence ; on ne doute pas que Michel Polnareff a savouré l'insolite événement organisé à l'Hôtel de Ville de la cité belge, en présence de son bourgmestre Yvan Mayeur et de l'échevine de la Culture Karine Lalieux. "Cela symbolise mon amitié avec Bruxelles. J'aime beaucoup Bruxelles. Je suis resté 19 mois entre 2014 et 2015 à Ixelles pour enregistrer un album", s'est réjoui le chanteur de 72 ans au moment de remettre la tenue spéciale du Manneken-Pis, composée d'un pantalon et d'un gilet sans manches argentés avec des paillettes, ainsi que des iconiques lunettes. Son lunetier a d'ailleurs confectionné une paire sur mesure de ce modèle devenu culte, un modèle de solaires porté en version monture noire par Sophia Loren initialement acheté en 1971 chez le fameux opticien parisien de la rue François Ier Pierre Marly par Polnareff, à l'initiative des montures blanches.

En marge de la cérémonie organisée à l'Hôtel de Ville, ponctuée par la signature du livre d'or à l'invitation de l'Ordre des Amis de Manneken-Pis, certaines des chansons les plus célèbres de Michel Polnareff ont été diffusées pour le public resté à l'extérieur. Quelques centaines de personnes rassemblées sur la Grand-Place que la star a saluées depuis le balcon de l'édifice, toujours avec Danyellah et Louka auprès de lui, leur adressant un vibrant "Je vous aime". Il a ensuite pris un bain de foule pour le dévoilement du tout nouveau costume du Manneken-Pis, parachevé par une perruque polnaresque.

Michel Polnareff est revenu sur cet honneur et sur son attachement à la Belgique dans une interview accordée à Dominique Dussein, à découvrir sur le site de la RTBF. Outre ses considérations sur la bière et Bruxelles, "la ville idéale", il a notamment évoqué le suspense entourant la sortie de son nouvel album, une véritable arlésienne... A propos de ce qu'il qualifie avec humour de "symphonie inachevée", il explique avoir "perdu l'envie d'enregistrer" cet album lorsqu'il a dû entrer en répétitions pour le spectacle qu'il donne actuellement en tournée - prolongée jusqu'au 3 décembre dans les Zénith et une soirée sur la scène de la Salle Pleyel à Paris, où il n'a plus joué depuis... 57 ans, la veille de la dernière date. "Je m'en félicite parce qu'on fait une tournée magnifique", souligne-t-il justement. Quant à l'album, l'Amiral laisse clairement entendre qu'il ne présentera le "bébé" que lorsqu'il en sera suffisamment fier : "Je pense que je vais tout remixer, je ne suis pas satisfait des mixages, plus le temps passe, plus on l'attend et moins j'ai le droit à l'erreur, plus on attend quelque chose d'exceptionnel", observe-t-il.

Ce samedi 19 novembre, Michel Polnareff était également l'invité d'Isabelle Morizet sur Europe 1, avec qui il est revenu sur un certain nombre de faits saillants de sa carrière et de souvenirs personnels. Son enfance de virtuose du piano et de petit garçon habillé en fille par sa mère, ses années américaines et la quête de l'anonymat après ses ennuis financiers, sa conception de sa vie d'artiste ("C'est pas un métier, c'est une pendaison, c'est une mission. En fait, je le fais pour les autres : moi l'orgasme je l'ai quand je compose, ça y est. Après je le transmets."), sa vie en Californie ("Quand je suis aux Etats-Unis, j'ai un manque de culture française, et quand je suis en France, j'ai un manque de culture américaine"), son envie de composer pour le cinéma ou encore sa famille sont tour à tour discutés : "Je suis beaucoup moins seul en ce moment, parce que j'ai Danyellah dans ma vie, et Louka, que j'adore", souligne-t-il à ce dernier sujet.

Il révèle avoir écrit un opéra. "On dit : Polnareff, il n'a plus d'inspiration. On confond ce qui sort et ce que j'écris. On ne connaît pas ce que j'écris tant que ça ne sort pas", critique-t-il. Isabelle Morizet rebondit et aborde le sujet sensible de "cet album qu'on attend depuis 25 ans" : "Je dois répondre à l'attente principale, qui est ce disque inédit qui, je le promets, sortira quand il sera fini." La fin de la tournée étant imminente, tous les espoirs sont permis.