Nickelback démoli par des milliers d'Américains : pourquoi tant de haine ?

Des guitares électriques brutes de décoffrage, la voix de bûcheron - canadien, forcément - de Chad Kroeger, des tubes radiophoniques calibrés (How you remind me, Someday, Photograph, Gotta be somebody), des amitiés bien placées (Chris Martin de Coldplay, Timbaland), des performances commerciales énormes qui en font l'un des groupes canadiens les plus successful de l'histoire (50 millions d'albums vendus, 11e meilleur vendeur de la dernière décennie, deuxième aux Etats-Unis derrière... les Beatles), et même du placement produit de premier plan (bande originale de Spider-Man) : Nickelback est un incroyable paradoxe.

Car, derrière cette vitrine enviable et malgré les chiffres, le groupe de hard rock canadien formé à Alberta en 1995 souffre d'une estime déplorable, y compris et notamment aux Etats-Unis - où on a régulièrement la dent dure envers les artistes en provenance du voisin nordique. Pour preuve, sur 32 awards, aucun Grammy en six nominations reçues... Copieusement tailladé par la critique, Nickelback vend pourtant des albums. Les fans se cachent-ils de ce plaisir coupable ? Ce qui est certain, c'est que les détracteurs, eux, ne restent pas dans l'ombre.

A Detroit, ils sont déjà plus de 32 000 à honnir le groupe et à tenter d'empêcher sa venue ! Les supporters des Lions, l'équipe de football américain de la mégalopole du Michigan, se sont passé le mot pour faire barrage à la tenue d'un concert de Nickelback lors du match de Thanksgiving de leur équipe ! Une pétition, déjà colossale, circule sur Internet, et son argumentaire est pour le moins assassin : "Le match est retransmis en télévision à l'échelle nationale, voulons-nous réellement que le reste des Etats-Unis associe Detroit à Nickelback ? Detroit est le fief de tant de musiciens de talent, et ils ont choisi Nickelback ?!?!?! Est-ce que quelqu'un aime Nickelback ? Est-ce une sorte de stratagème pour que les gens quittent leur siège à la mi-temps pour aller dépenser leur argent en boissons alcoolisés et produits dérivés ? C'est totalement injuste envers ceux d'entre nous qui ont acheté des billets pour le match. Au moins, les gens qui le suivront à la maison pourront couper le son. Les Lions doivent pense à leurs fans avant de choisir un groupe aussi infect pour jouer à la mi-temps."

Y aura-t-il du monde à Ford Field, l'antre des Detroit Lions, pour écouter les nouveaux singles Bottoms Up et When we stand together (dont le clip vient de paraître), extraits du nouvel album de Nickelback Here and Now à paraître le 21 novembre. Chad Kroeger, amorçant la promo, se félicitait du résultat, se déclarant extrêmement heureux de cette production et de faire, avec ses acolytes, de la musique comme ils l'aiment. Sous les sifflets de potentiellement 65 000 personnes, ça donnera quoi ?