Au mois de mai 1996, l'émotion est grande pendant la cérémonie de clôture du festival de Cannes, lorsque Daniel Auteuil et Pascal Duquenne, atteint du syndrome de Down (ou trisomie 21), viennent chercher leur prix d'interprétation commun pour Le Huitième jour de Jaco Van Dormael. Quinze ans plus tard, que devient cet acteur pas comme les autres ?
Pascal Duquenne est aujourd'hui âgé de 41 ans et publie un ouvrage, Monotypes. Il s'agit d'un recueil de ses gravures en forme d'hymne à la femme, accompagné des textes de Gilbert Serres, ancien danseur étoile et coach. France Dimanche est venu à la rencontre de cet artiste multifacettes qui a été généreux en confidences.
Son voeu le plus cher était de rencontrer l'amour. Un souhait qu'il a concrétisé grâce à Christine : "Elle habite Laeken, près de Bruxelles. Elle a 30 ans, elle est trisomique comme moi. Je l'ai rencontrée à La Clarière (école spécialisée). Au centre de jour Les platanes, on suit des cours d'expression corporelle. Pour la Saint-Valentin, Christine m'a invité chez elle. On aime sortir au cinéma, au restaurant, ou boire un verre. J'aime lui donner la main, l'enlacer, danser..." Pascal Duquenne vit en autonomie dans son appartement de Bruxelles, grâce au courage de sa maman. D'ailleurs, une association portant le nom du film Le Huitième jour a été fondée afin de créer des maisons conviviales pour de jeunes personnes présentant un handicap mental léger à modéré. Plus d'informations sur leur site Internet.
Avec une sincérité déconcertante, il évoque brièvement un sujet très intime : "C'est maman qui m'a acheté des préservatifs. Mais, quand je fais l'amour à ma copine, c'est ma vie privée. J'ai envie de vivre avec Christine, mais elle n'a pas encore pris sa décision. Je sais que je ne peux pas avoir d'enfant." Son enthousiasme, sa passion pour les arts et sa lucidité l'animent constamment, et il véhicule, sans le vouloir, un bel exemple de revanche sur le destin.
Retrouvez l'intégralité du sujet dans le numéro du 2 décembre de France Dimanche.