





En juillet 2024, le retour en France de Poupette Kenza a viré au cauchemar judiciaire. L’influenceuse, figure bien connue des réseaux sociaux, a été interpellée dès son arrivée, placée en garde à vue, puis mise en examen et incarcérée. Elle était accusée d’avoir tenté d’extorquer 350 000 euros à une ancienne associée, dans une affaire qualifiée de "sombre et rocambolesque", mêlant intimidations, mise en scène violente, et un homme présenté comme un "exécuteur" d’un scénario digne d’un polar. Dans une lettre adressée à la juge en charge du dossier, l’influenceuse a tenté de faire la part des choses entre son image publique et sa réalité intime : "Je confonds parfois mon personnage qui est dans l'exagération permanente des sentiments avec mon vrai moi". Son avocat, Me Jérémy Kalfon, a de son côté tenu à rappeler que sa cliente n’était pas à l’origine de la mise en œuvre des faits reprochés : "Elle n'a ni piloté ni validé l'opération telle qu'elle a été réalisée". Il a également précisé : "Si elle reconnaît avoir accepté l'offre de service qu'on lui a faite, il n'a jamais été question qu'il soit commis des actes pénalement répréhensibles. Au moment des faits, elle est isolée sur le plan personnel, et dans un mal-être profond, ce qui lui a sans doute fait perdre toute lucidité. Le but était de montrer que Madame Benchrif avait des relais, et qu'elle ne lâcherait pas l'affaire".
Depuis sa sortie de détention, la jeune femme, également mère de famille, a choisi de se retirer des projecteurs mais a accepté de répondre aux questions de nos confrères du Parisien. Elle s'est notamment livrée sur les conditions de sa détention. "Quand j’arrive en détention, je suis sûre que tout va s’arranger et que je vais très vite ressortir. Un agent dit même : 'Elle arrive avec le sourire, elle'. Je réponds : 'C‘est parce que c‘est provisoire'. Il rétorque : 'Elles disent toutes ça en arrivant'. Ça m’a fait un choc. Je me suis dit, et s’il avait raison… ? Quand on me proposait un plateau-repas, je refusais, persuadée que dans deux jours, je serai au restaurant. J’étais dans un déni complet. J‘ai ensuite été envoyée à la nurserie, réservée aux détenues enceintes", s'est souvenue celle qui a confié voir une thérapeute pour aller mieux. Puis Kenza Benchrif, de son vrai nom, de détailler : "J’étais à l’écart des autres détenues, dans une cellule bien plus luxueuse ; une sorte de studio avec une douche, une cuisine, un micro-ondes. Je pouvais aussi ouvrir la porte et discuter avec ma codétenue, une maman d‘une quarantaine d‘années qui venait d‘accoucher. Elle m’a dit qu’elle avait pris six ans de prison pour une bagarre ayant entraîné une infirmité, mais je pense qu’elle a menti. Elle m’a dit : 'Je me suis dénoncée à la place de mon ex-mari'".
Le 1er mai dernier, elle a brisé son silence via ses comptes Instagram et TikTok, révélant un projet personnel d’ampleur : l’écriture d’un livre. "À mes enfants, à mon mari, à ma famille, à mes amis, à mes poupettes. J’ai tellement de choses à vous dire, tellement de choses que vous avez raté, tellement de sentiments que je n’ai pu partagé avec vous. Tout ce temps ne reviendra jamais. Alors j’ai décidé de figer le temps", a-t-elle écrit. Elle a ainsi poursuivi : "Figer le temps avec ce livre. J’ai écrit chaque jour, chaque minute, chaque seconde. Rien n’a été plus dur pour moi que de vous écrire ce livre, mais rien ne m’a autant soulagé. Aucune autre façon de vous parler n’aurait pu autant me libérer. Impossible pour moi de m'exprimer de vive voix, mes mots se nouent et ma respiration se bloque. J’ai honte, j’ai mal et j’essaie d’aller mieux. Écrire m’a permis de comprendre, d’apprendre, de poser des mots, d’alléger mon cœur et mes souffrances. Ecrire m’a aidée, écrire m’a sauvée". Son ouvrage, intitulé De Poupette à Kenza, paraîtra le 22 mai prochain aux éditions Plon.