





Durant des années, Gérard Miller (76 ans) était un psychanalyste très médiatisé. Mais depuis quelques mois, l'homme voit son statut vaciller, après des accusations de violences sexuelles qui ont abouti à l'ouverture d'une enquête en février 2024. Dans un communiqué relayé par l'AFP, il clame qu'il ne peut se défendre alors qu'est sorti un deuxième livre sur lui (Anatomie d’une prédation d'Alice Augustin et Cécile Ollivier aux éditions Robert Laffont). Le Point consacrait ce vendredi 11 avril un long papier intitulé "comment et pourquoi personne n'a (presque) rien vu", revenant sur les révélations des journalistes à l’origine de cette enquête à propos du célèbre psy accusé de viols et d’agressions sexuelles par près de 30 femmes. L'occasion de voir à quel point de jeunes femmes, même parmi son entourage, auraient fait partie de ses cibles. Accablant.
"Trois baby-sitters, trois anciennes petites amies de son beau-fils, une amie de sa nièce, une copine de la sœur de sa compagne et enfin Muriel Sachs, la fille de son collègue et ami, le metteur en scène Alain Sachs", fait état Le Point. Parmi elles, il y a aussi Narjess, un amour de vacances de son beau-fils, a déposé une plainte pour viol, qui aurait été commis lors d'une séance d'hypnose, au Cub Med de Hammamet, en Tunisie. Celle-ci était alors âgée de 15 ans. Voilà ce que l'enquête des deux reporters a permis de faire remonter. Des regroupements d'informations qui dénombrent 80 femmes dont les témoignages circonstanciés mettant en cause Gérard Miller. La moitié des actes remonteraient à 2000 et 2004, et sont donc largement prescrits.
Au sujet de sa technique, ce dernier usait visiblement d'un stratagème bien rodé pour piéger ses jeunes victimes. Des proies souvent à peine majeures. Il engluait la "fille" de messages, de phrases doucereuses. Le but ? La ramener dans son hôtel particulier. "À celles qui croyaient dîner au restaurant ou prendre un verre en journée, il disait qu'il devait passer chez lui nourrir ses chats, qu'il y aurait sa femme et sa fille, qu'il avait oublié un document important, ce petit détour était nécessaire", précisent nos confrères. L'antre du psychanalyste, située proche de la place de Nation, a donc été le lieu de si nombreuses séances d'hypnose dans "la salle japonaise". Ces séances permettront ainsi au prédateur de profiter de ses proies, qui pour le plus grand nombre relate s'être retrouvées à demi nues, Gérard Miller au-dessus d'elles, le pantalon baissé, la main baladeuse.
"Je n'ai pas la moindre information sur les plaintes qui me viseraient, sort un second livre qui me décrit de fait comme coupable, a fait savoir Gérard Miller dans le dit communiqué. Je ne peux me défendre : je n’ai pas accès au dossier, j’ignore même quel service enquêteur est saisi, ni combien de plaintes ont été déposées contre moi. Comment peut-on imaginer que ma famille et moi coulons des jours tranquilles ?" À 76 ans, l'homme est père de famille nombreuse dont les photos avec sa compagne de 30 ans sa cadette et leur bébé de 25 semaines ("né à la limite de la viabilité" dixit Gérard Miller), avaient fuité dans la presse.
Gérard Miller reste présumé innocent dans cette affaire jusqu'à la fin du procès.