Un grand homme de musique, Wojciech Kilar, est mort. Le compositeur polonais de musiques de longs métrages est décédé le 29 décembre à l'âge de 81 ans, selon une annonce de la radio publique polonaise, rapportée par l'AFP. L'artiste avait remporté le César de la meilleure musique pour le drame Le Pianiste de Roman Polanski en 2002. Parmi son immense oeuvre, on citera l'inoubliable musique du film d'animation Le Roi et l'Oiseau. En 1992, la Société américaine des compositeurs, auteurs et éditeurs à Los Angeles l'avait récompensé pour la meilleure bande originale pour le film Dracula réalisé par Francis Ford Coppola.
"Un homme exceptionnel nous a quittés, il fut l'une des figures les plus importantes de la culture polonaise", a déclaré Waldemar Dabrowski, directeur de l'Opéra de Varsovie, après l'annonce de sa mort.
Originaire de Lviv (en Pologne avant la Seconde Guerre mondiale, aujourd'hui dans l'ouest de l'Ukraine), où il est né en 1932, Wojciech Kilar a vécu après la guerre à Katowice (sud de la Pologne), où il suivi ses études à l'Académie de musique locale, puis à Paris chez la pianiste et pédagogue française Nadia Boulanger. Outre son travail pour les musiques de films, longs et courts métrages, il est devenu compositeur de musique symphonique, de chambre ou d'oeuvres pour instruments solo. En 1974, son poème symphonique Krzesany a connu un grand succès.Homme discret et modeste, il a, grâce à son art, contribué à la grandeur de nombreux films. Il a travaillé avec trois réalisateurs majeurs de son pays, Andrzej Wajda, Krzysztof Kieslowski et Krzysztof Zanussi. Avec le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, il a signé non seulement la musique du Pianiste, mais également celle de La Neuvième Porte et de La Jeune Fille et la mort. Parlant du Dracula de Coppola, la critique Anne Billson écrivait au Telegraph : "La musique donne des frissons, tout en restant mélodieuse et parfois furieusement romantique. Elle a apporté une profondeur émotionnelle et donne la chair de poule quand le film ne réussit pas à le faire."
En 2006, rencontrant les amateurs de sa musique, Kilar avait déclaré être heureux chez lui, "dans le silence, avec ceux qu'il aime et avec son chat". Sa femme, Barbara, avec qui il a vécu durant quarante ans, est morte en 2007, ils n'avaient pas d'enfants.