Séducteur dans De plus belle face à Florence Foresti, Mathieu Kassovitz révèle un visage radicalement différent désormais : celui de boxeur. Certes, tout a commencé par le tournage d'un film, mais c'est désormais hors des caméras qu'il poursuit sa passion intense pour le combat. Pour L'Equipe, il est revenu sur son impressionnant challenge, amorcé par cette citation : "Je vais peut-être me faire défoncer, mais j'aurai essayé."
Toute sa famille et ses proches seront là pour son premier combat au championnat de France des welters le 10 juin à Deauville, au côté de Souleymane Mbaye, ancien champion du monde des légers qu'il a rencontré sur le tournage de Sparring, réalisé par Samuel Jouy et qu'on verra en salles cet été.
"Personne ne vit dans autant de confort et de luxe", dit Mathieu Kassovitz en parlant du métier de comédien. Il précise : "Un acteur n'a pas beaucoup d'efforts physiques à faire. Il est chouchouté sur le plateau, on vient le chercher en voiture, on lui dit qu'il est beau. Un cascadeur se charge de faire ses cascades et personne ne voit la différence." C'est pour casser ce quotidien qu'il a entamé le défi de la boxe.
Avec Aude Legastelois-Bidé, son amoureuse, Mathieu Kassovitz est en bonne compagnie pour parler de ce sport de combat : "En Thaïlande, j'ai fait des camps d'entraînement avec ma meuf... C'était une passion ludique. (...) Elle fait de la boxe thaï et frappe plus fort que moi, donc je ferme ma gueule."
Papa de trois enfants (Carmen, Ava et Max dont on voit les noms tatoués sur son épaule), il aura leur soutien pendant l'affrontement : "Les petits, eux, commencent à kiffer. Ils viendront voir le combat, ainsi qu'une cinquantaine de mes proches."
Dans la tradition des acteurs qui se lancent dans la boxe, on citera bien évidemment Mickey Rourke, le héros de Neuf semaines 1/2, dont le visage n'a pas été épargné par les coups ni la chirurgie esthétique : "Il a eu besoin d'aller à la recherche de la vérité. C'est un mec torturé et complexe, qui ne supporte pas la superficialité d'Hollywood." Un comportement qu'il oppose à celui de Vin Diesel, que Mathieu Kassovitz a dirigé dans Babylon A.D. et qu'il ne garde pas dans son coeur : "Je n'ai pas cette volonté de me détruire, mais je comprends Mickey Rourke. Il faut savoir ce que l'on vit dans ces sphères.... A mon niveau, si je vivais dans le 8e arrondissement de Paris et que je sortais dans les boîtes avec une Ferrari... Vin Diesel adore ça. Mais ce mec est une pompe à vélo. Du vent. Moi, j'admire les gens qui s'engagent. Mon acteur préféré, ce n'est pas Marlon Brando, mais Jackie Chan. Il s'est pété les côtes et les jambes pour donner le meilleur au spectateur."
Faire des combats de boxe est un défi pour Mathieu Kassovitz qui a besoin de réveiller son enthousiasme, lui que le cinéma français laisse blasé : "Je vais paraître prétentieux, mais si tu me mets face à un autre réalisateur, je le défonce en termes cinématographiques. Je suis bon, je suis champion du monde. Certains peuvent dire que ce que je fais n'est pas bien, je peux avoir de mauvaises critiques, mes films peuvent marcher ou pas. Mais quand je vois le travail des autres, franchement... J'ai dit un jour 'j'encule le cinéma français' car je ne me sentais pas porté par une vague créative. Je ne me sens pas challengé. Alors je me challenge moi-même, sinon je m'endors et je meurs."
Suivez sa préparation en boxe sur son compte Instagram Papa_Kasso.