Un héritier d'Hermès veut adopter un employé pour lui léguer sa fortune, "des milliards d'euros"

Il est l'un des descendants du fondateur d'Hermès, maison de maroquinerie française que l'on ne présente plus, et il entend bien adopter son employé de maison afin de lui léguer une partie de sa fortune de plusieurs milliards de francs suisses. C'est ce que rapportait ce vendredi 1er décembre la Tribune de Genève. Nicolas Puech est "le plus gros actionnaire individuel d'Hermès", relaie l'AFP, avec une participation aux environs de 5%. Ce dernier est installé en Suisse, dans le canton du Valais, au sud du pays. À bientôt 81 ans, cet héritier a décidé de "chambouler la succession".

Nicolas Puech est célibataire et n'a pas d'enfant. Et s'il fait autant parler de lui depuis quelques jours, secouant les réseaux sociaux, c'est que le descendant du fondateur d'Hermès souhaite transmettre une partie de sa fortune à un "ancien jardinier et homme à tout faire", "âgé de 51 ans" et "issu d'une modeste famille marocaine", toujours selon la Tribune de Genève. Dans une lettre datant "d'octobre 2022", Nicolas Puech a chargé un avocat de "mettre en ordre sa situation successorale". Un avocat qui aurait aussi été mandaté pour mener une procédure d'adoption, "toujours en cours".

Selon le magazine Bilan, qui établit chaque année un classement des 300 personnes les plus riches de Suisse, rapporté par l'AFP, sa fortune est estimée à 9 à 10 milliards de francs suisses (9,4 à 10,4 milliards d'euros) grâce à ses actions dans la maison de maroquinerie connue pour ses sacs à main, comme les Birkin et Kelly, modèles les plus convoités, mais aussi ses carrés de soie et sa joaillerie. Et peut-on adopter un adulte si facilement ? Le quotidien suisse précise : "En Suisse, adopter un adulte n'est pas impossible, mais inhabituel". Si la procédure aboutit, il pourrait hériter "d'au moins la moitié" de sa fortune.

Mais déjà cette affaire se heurte à des oppositions. En 2011, il est rappelé que Nicolas Puech a signé un pacte successoral – plus contraignant qu'un testament – en faveur d'une fondation appelée Isocrate, basée à Genève, qui finance des projets de lutte contre la désinformation à travers des ONG soutenant le journalisme. Néanmoins "une note manuscrite" datant de "février 2023" du milliardaire témoigne de son "volte-face". L'héritier d'Hermès y explique qu'il a "l'intention de prendre d'autres dispositions testamentaires".

La fondation a indiqué avoir appris récemment la volonté de son fondateur d'annuler ce pacte successoral, après avoir été contactée par l'AFP à ce sujet. Elle précise n'avoir en revanche "pas connaissance d'éventuelles autres dispositions". Si elle s'y est "opposée", elle a laissé la porte à toute discussion. Enfin, de son côté, l'administration du Valais n'a pas apporté de réponse dans l'immédiat pour confirmer ou non cette procédure.