





Animateur vedette de France Inter, Matthieu Noël présente quotidiennement l'émission baptisée Zoom Zoom Zen entre 16h et 18h sur l'antenne de la station publique. L'humoriste tient également une chronique chaque jour dans la matinale de la radio. Une tâche sur laquelle le chroniqueur de C à vous Bertrand Chameroy va le remplacer durant son futur congé paternité. En attendant, Matthieu Noël était aux commandes d'un nouveau numéro de Zoom Zoom Zen le mercredi 2 avril 2025, durant lequel il est notamment revenu avec son équipe sur le carton de la série Adolescence de Netflix. Pour l'occasion, l'animateur avait convié dans son émission le psychiatre David Gourion, qui est justement un spécialiste de l'adolescence. "Il y a plein d'adolescents qui vivent très bien et sereinement leur adolescence. Crise d'adolescence, c'est très ambigu, parce que c'est une période où le cerveau certes est le plus fragile, mais il faut se méfier de cette expression qui n'est pas automatique et plus complexe qu’en le pense", a-t-il notamment révélé.
"Le début, on le date à 11-12 ans. Des processus biologiques et sociaux sont à l'œuvre, mais la puberté est de plus en plus précoce et on le note en particulier chez les filles. La fin de l'adolescence, les neurosciences nous disent que le cerveau continue de se former et de maturer jusqu'à 25 ans. Biologiquement, on pourrait aussi pousser la fin de l'adolescence à ce moment-là", a aussi ajouté David Gourion, avant d'évoquer les principales différences entre les adolescents d'aujourd'hui et ceux d'hier. "À la fois, ils sont beaucoup plus précoces sur certaines choses que la génération d'avant avec les réseaux sociaux qui ont apporté beaucoup de choses. Et de l'autre côté, il y a une adolescence qui se prolonge de plus en plus tard, avec une dépendance aux parents qui se prolonge", a-t-il ainsi affirmé. Interrogé par Matthieu Noël au sujet de la série Adolescence, le psychiatre s'est montré dithyrambique envers cette fiction.
"C'est une série brillante parce qu'elle parle de choses qui sont rarement abordées, en particulier la question de la sexualité des adolescents, un sujet difficile à traiter, mais filmé hyper finement, avec des acteurs incroyables", a-t-il ainsi lancé. Pour lui, cette série dépeint avec beaucoup de réalisme "la haine des femmes que certains adolescents peuvent ressentir lorsqu'elles échappent à leur désir, qui ne sont pas les objets qu'ils voudraient qu'elles soient, conditionnés très souvent par un décalage entre la pornographie et la réalité des rapports sociaux". Le spécialiste de l'adolescence a toutefois émis un bémol. "Le seul point critique sur cette série, elle donne l'impression que le problème ce sont les réseaux sociaux, le dialogue avec les parents alors que, de mon point de vue, il y a un vrai sujet de santé mentale aussi, qui n'est peut-être pas abordé autant que le spécialiste que je suis aurait voulu", a-t-il notamment souligné.
"Ce qu'ils disent les ados, c'est que les adultes ne comprennent pas la violence de ce qu'ils peuvent vivre de leur intérieur, comme la violence du harcèlement scolaire, les tabous liés à la sexualité, la violence de la question de la popularité. (...) Plutôt de dire à vos ados que c'est très mauvais, il faut essayer de montrer son intérêt, partager. Au moins, vous serez un peu plus au courant de ce qu'ils ingurgitent et de ce qui se passe dans leur tête et de ce qu'ils voient sans non plus les espionner. (...) Quand votre adolescent est en souffrance, écoutez-le, croyez-le, n'hésitez pas à consulter, l'important, c'est de rester en lien, de communiquer. Il faut qu'il se sente vraiment bien accueilli chez lui", a finalement conclu David Gourion.